Les cours du pétrole ont ouvert en nette hausse vendredi, dans un marché encouragé par la hausse surprise d'un indicateur allemand dans un contexte d'inquiétude pour la demande en Europe et dans le monde. Le baril de «light sweet crude » (WTI) pour livraison en mai, dont c'est le dernier jour de cotation, prenait 1,72 dollar vers 13H25 GMT par rapport à la clôture de jeudi, à 103,99 sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Les prix du pétrole ont été revigorés par la nouvelle de la hausse surprise du baromètre Ifo du climat des affaires en Allemagne. Cet indicateur très suivi, et considéré comme un bon reflet de l'humeur des entrepreneurs allemands, s'est encore légèrement amélioré en avril, affichant sa sixième hausse consécutive et déjouant les pronostics des analystes dont la majorité l'attendait en recul compte tenu de données économiques peu reluisantes. « C'est la nouvelle de la matinée. Cet indicateur est très regardé par les investisseurs en Europe et par les autres marchés. Quelques jours après la hausse de l'indice ZEW (le baromètre du moral des investisseurs allemands qui a enregistré une cinquième hausse consécutive en avril), cela a vraiment aidé le marché à reprendre confiance, faisant rebondir les prix du brut », a commenté Matt Smith, de Summit Energy (Schneider Electric). En outre, dans le sillage de la publication de ce chiffre, l'euro reprenait du terrain face au dollar, ce qui soutenait encore davantage les cours du brut. En effet, un billet vert plus faible rend les achats d'actifs libellés en dollars, tels que le brut, plus attractifs pour les acheteurs munis d'autres devises. A plus long terme, en revanche, comme l'a illustré une semaine plutôt terne sur les marchés pétroliers, les cours étaient menacés par des perspectives moroses pour la consommation mondiale, les opérateurs s'inquiétant toujours d'un excédent trop net de la production mondiale malgré des craintes d'une aggravation des tensions géopolitiques au Moyen-Orient. « Etant donné que la demande mondiale est modeste, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) produit désormais davantage qu'il n'est nécessaire, ce qui aboutira probablement à gonfler encore plus les stocks mondiaux », contribuant ainsi à peser sur les cours, ont ainsi observé les analystes de Commerzbank.