Les Français votaient nombreux dimanche au premier tour de l'élection présidentielle, un scrutin dominé par la crise économique et pour lequel le socialiste François Hollande était donné largement favori face au sortant Nicolas Sarkozy. A la veille du scrutin, les sondages étaient unanimes pour indiquer que le président sortant et son adversaire socialiste, très en avance sur les huit autres candidats, devraient s'affronter le 6 mai au cours du second tour décisif. Le taux de participation atteignait 28,29% à 12H00 (10H00 GMT). Ce chiffre est le deuxième meilleur taux de participation au premier tour d'une présidentielle depuis 1981, même s'il est en recul par rapport à 2007 (31,21%) où la mobilisation avait été exceptionnelle. Ces chiffres semblaient dissiper l'inquiétude d'une forte abstention à l'issue d'une campagne qui, selon différentes enquêtes, a peu passionné les Français. Les derniers bureaux de vote fermeront à Paris et dans les grandes métropoles à 20H00 (18h00 GMT), heure à laquelle seront diffusées des estimations fiables de résultats des instituts de sondage, sauf si un média s'avise de braver la loi qui interdit toute diffusion plus tôt. Environ 44,5 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour sélectionner les deux finalistes parmi les dix candidats en lice. Dans deux semaines, ils choisiront celui qui sera à la tête pendant cinq ans d'une des principales économies mondiales, puissance nucléaire et membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, avec un pouvoir personnel ayant peu d'équivalent dans le monde démocratique. Donné depuis des mois largement vainqueur au second tour, avec 55% des voix en moyenne, François Hollande, 57 ans, aborde en position de force l'élection pour devenir le premier président de gauche depuis François Mitterrand (1981-1995). Dépourvu d'expérience ministérielle, cet homme qui a fait de la sobriété une marque de fabrique, disposait dans les derniers sondages d'une légère avance sur Nicolas Sarkozy au premier tour, à 28% contre 26%. Le socialiste a voté dans son fief de Tulle (centre). «Choisir le prochain président n'est pas qu'une élection nationale, c'est une élection qui va peser sur le cours de l'Europe », a déclaré le socialiste, qui entend renégocier le traité budgétaire signé début mars s'il est élu. «Maintenant l'attente, stressante et confiante », lui a fait écho sur Twitter son directeur de campagne, Pierre Moscovici.