Ils se sont présentés comme étant des représentants de citoyens. Mais nous avons appris, de sources bien informées, que parmi eux, se trouvaient des membres de la délégation ayant rencontré Benflis. Justement, cette affaire de représentation a fait monter la tension dans la salle dans laquelle s'est déroulée la conférence de presse à la Maison de la presse Tahar-Djaout. «Je suis un enfant de l'Algérie profonde», «on fait partie de cette majorité silencieuse au sein des ârchs», c'est en ces termes que les membres de la délégation répondaient aux questions des journalistes curieux d'avoir plus d'information sur l'«identité» des orateurs. Il faut noter que la deuxième réponse nous éclaire un peu plus sur les raisons d'une telle initiative. Elle en dit long sur la tendance ni pouvoir ni actuel comité interwilayas des ârchs, daïras et communes (Cadc) adoptée par cette délégation qui regroupe des représentants de Bouira, Tizi Ouzou et Béjaïa. Me Amara a été la première à prendre la parole. Après avoir fait l'historique du mouvement des ârchs, elle explique que ce dernier a connu l'infiltration de «forces occultes». Elle citera «les harkis, les extrémistes terroristes, les opportunistes». «Nous devons sauver ce mouvement des enjeux cachés et des forces occultes», ajoute-t-elle. Cette organisation «a faussé la route», selon les dires de notre oratrice, tout en stigmatisant la position de la Ciacd qui refuse tout dialogue avec le pouvoir. Interrogé par nos soins, Amokrane Amara, ancien membre de la Cacd et représentant d'El-Kseur, se montre, quant à lui, favorable à un dialogue avec les autorités politiques en Algérie. «Nous sommes prêts à dialoguer même avec le diable, pour venir à bout de nos revendications», lance-t-il, présentant la plate-forme d'El-Kseur comme étant la lumière qui guide les pas. Cette délégation estime qu'actuellement, il existe deux pôles d'affrontement : le pouvoir qui refuse d'autoriser les marches des ârchs à Alger et le Ciacd qui critique tout ce qui vient de Benflis ou de Bouteflika. Pour elle, seule une démarche honnête pourra réconcilier les Algériens, et pour cela, il faut «arrêter les fausses solutions et les demi-mesures» dira le représentant d'El-Kseur qui met en garde contre la manipulation des enfants et des écoliers dans les régions touchées par les événements de Kabylie.