Actuellement au centre de l'actualité en raison de la gravité du cas de la militante sahraouie des droits de l'Homme, Aminatou Haïder, en grève de la faim, le conflit du Sahara occidental a été traité au département d'Etat US par le chef de la diplomatie algérienne avec Hillary Clinton. Mettant à profit sa présence à Washington dans le cadre d'une réunion de concertation entre l'Algérie et les Etats-Unis sur les questions bilatérales et internationales, le ministre algérien des Affaires étrangères a soulevé avec la secrétaire d'Etat américaine la question du Sahara occidental sous les feux de la rampe en raison des développements que connaît ces derniers jours le dossier avec la grève de la faim observée par la militante sahraouie des droits de l'Homme, Aminatou Haïder, à Lanzarote dans les îles Canaries depuis le 14 novembre dernier, suite à son expulsion d'Al-Ayoune par les autorités marocaines. Lors d'une conférence de presse commune, Hillary Clinton répondra à une question sur le Sahara occidental, en affirmant qu'elle en avait discuté “au département d'Etat et qu'elle allait appeler les deux parties en conflit à participer aux négociations sans conditions sous la direction de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Christopher Ross”. Ceci étant, l'Algérie a de tout temps demandé à ce que le conflit du Sahara occidental soit réglé dans un cadre onusien conformément à la légalité internationale et aux résolutions de l'ONU, à travers des négociations entre les deux parties en conflit sans conditions préalables, le Maroc et le Front Polisario. Et cet appel d'Hillary Clinton constitue en fait un juste retour à l'application des résolutions de l'ONU, après sa dernière sortie médiatique à Marrakech au début du mois écoulé, où elle s'était carrément alignée sur la proposition d'autonomie marocaine que Rabat avance comme seul cadre de discussions avec le Front Polisario. Interrogé sur l'avenir du Maghreb, la responsable du département d'Etat US, a renvoyé la balle à Mourad Medelci, lequel indiquera qu'il avait discuté avec Hillary Clinton “de la paix dans le monde, sans favoriser une solution au détriment de l'autre. En particulier, nous avons parlé de la lutte contre le terrorisme, des questions économiques et sociales, du dialogue de manière générale. Mais, nos discussions ont été concentrées sur la sécurité et les aspects liés à la sécurité économique et sociale et globalement de toutes les possibilités”. Entre-temps, Mourad Medelci s'est ainsi entretenu avec Jeffrey Feltman, le sous-secrétaire d'Etat pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord, Robert Hormats, sous-secrétaire d'Etat pour les Affaires économiques, énergétiques et agricoles et Daniel Benjamin, coordonnateur pour le contre-terrorisme au département d'Etat, avec qui il a abordé “tous les volets de la coopération bilatérale, ainsi que les questions politiques d'intérêt commun”, a-t-on indiqué. Medelci a été reçu, par la suite, à la Maison-Blanche par M. Antony Blinken, conseiller du vice-président pour les Affaires de sécurité nationale. Pour information, le ministre des Affaires étrangères, qui conduit une délégation composée, notamment, de l'ambassadeur Abdallah Baâli et Sabri Boukadoum, directeur général Amérique au ministère des Affaires étrangères, sera reçu, au deuxième jour de sa visite, à la Maison-Blanche, par le général James Jones, conseiller du président Barack Obama pour les Affaires de sécurité nationale. Il aura, en outre, des entretiens, au Capitole, avec des membres de la Chambre des représentants et du Sénat avant de rencontrer des représentants de la communauté nationale établie aux Etats-Unis. M. Medelci s'entretiendra, par ailleurs, avec le président exécutif du Conseil d'affaires algéro-américain. Selon une source proche de l'ambassade d'Algérie à Washington, “les chaleureux entretiens et rencontres qui se tiennent à Washington à l'occasion de la visite officielle de M. Medelci, traduisent l'importance de la place qu'accordent les Etats-Unis d'Amérique à l'Algérie”. La même source affirmera à l'APS que “que ce soit au département d'Etat ou à la Maison-Blanche, on a pu relever que les avis de l'Algérie, sous la conduite du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, sont écoutés et pris en considération sur bien des sujets, confirmant ainsi que notre pays est non seulement le partenaire écouté, mais un acteur incontournable”, a-t-on précisé de même source. Moratinos salue la position algérienne Dans un communiqué rendu public par le ministère espagnol des Affaires étrangères sur les derniers développements de la grève de la faim de la militante sahraouie des droits de l'Homme, Aminatou Haïder, l'Espagne s'inscrit en faux contre des informations faisant état de “supposées tensions” entre Madrid et Alger sur ce dossier, soulignant l'attitude “constructive” du gouvernement algérien et les “excellentes relations” entre les deux pays. Ce communiqué intervient à la suite des entretiens qu'a eus lundi Miguel Angel Moratinos, avec ses homologues marocain Taïeb Fassi-Fihri et algérien Mourad Medelci. Le même document indique que le gouvernement espagnol “travaille intensément” pour “trouver une solution à la situation” de Mme Haïder, qui a annoncé lundi la poursuite de sa grève de la faim entamée le 16 novembre, en dépit des “pressions” espagnoles. Par ailleurs, Madrid a sollicité “la collaboration” dans cette affaire du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, ainsi que celle de l'émissaire spécial de l'ONU pour le Sahara occidental, l'Américain Christopher Ross. En outre, la chancellerie espagnole a révélé aussi avoir informé le Front Polisario, au cours d'une réunion “très cordiale”, de toutes les initiatives prises par Madrid pour résoudre le cas Haïder. Le ministère espagnol, qui précise que les “contacts se poursuivent” avec les autorités marocaines, souligne que le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, “a eu, de nouveau, une conversation téléphonique avec son homologue marocain, et une série de contacts diplomatiques a été mise à profit, à Bruxelles, avec la partie marocaine pour lui transmettre la préoccupation du gouvernement espagnol”.