L'équipe de la Kabylie est passée à côté de son sujet. Quelle cruelle désillusion pour la JSK que cette défaite de leur équipe face au RCK! Une nouvelle défaite pourrait-on dire puisque l'on croit savoir que cela fait des années que l'équipe de la Kabylie ne s'est pas imposée au stade de Kouba. Pourtant, cette fois-ci, la balance penchait nettement en faveur des Canaris dans le jeu des pronostics. Entre un aspirant au titre de champion d'Algérie qui restait sur deux victoires, qui alignait une armada de joueurs expérimentés et une formation dont l'objectif principal est le maintien en D1, dont l'effectif est certainement l'un des plus jeunes du pays, il ne devait, normalement, pas y avoir photo-finish à l'arrivée. C'est tout le contraire qui s'est produit et pour pas grand-chose. Le RCK aurait pu récolter une victoire bien plus nette. Auquel cas, c'est sûr, on aurait assisté à un tremblement de terre au sein de la JSK. Disons que sur ce qu'elle a montré à Kouba, la formation kabyle devrait mettre un trait sur le titre de champion d'Algérie. Ce n'est certainement pas une formation aussi amorphe qui peut ambitionner le titre national suprême. Un gardien aux sorties approximatives, une défense lourde, hésitante et mal articulée, un milieu quasi inexistant et un réseau offensif pratiquement mis sous l'éteignoir ; le supporter de la JSK a été vraiment très mal servi en ce premier jour de Ramadan et nul doute que la chorba est très mal passée le soir au moment de la rupture du jeûne. En fait, le coach koubéen, Bouarrata, a compris qu'il fallait bloquer le milieu adverse pour se créer ensuite des espaces. En mettant le jeune Habib sur Saïb, il a complètement mis hors circuit l'ex-international. De même, avec Kerboua sur Belkaïd. Pour les deux autres meneurs de jeu de la JSK, il n'a pas eu à se creuser les méninges. Vu leur méforme totale, ils n'ont même pas eu à être surveillés. Si la JSK compte jouer un rôle intéressant dans le haut du tableau, elle a intérêt à revoir sa structure à ce niveau de l'entre-jeu car les autres postulants au titre ont de meilleurs arguments à faire valoir avec des joueurs autrement plus imaginatifs et créatifs. Au rythme où il évolue, le pauvre Benayen, esseulé à la pointe de l'attaque, ne risque pas d'avoir beaucoup de ballons. Il est d'ailleurs passé inaperçu ce lundi face au RCK. Il ne fait aucun doute, par conséquent, qu'un immense travail reste à faire dans cette équipe dans l'optique de la lutte pour le titre de champion. Il appartient à son entraîneur Azzeddine Aït Djoudi de trouver les solutions et de faire en sorte qu'elle fasse honneur à son standing. Une remise en cause de l'effectif, du moins, certains joueurs semblent s'imposer, sans quoi, c'est vers une nouvelle saison blanche que le club se dirigera. Quant au RCK, le voilà propulsé à une intéressante huitième place, bien loin de la zone de la peur et du stress, celle des candidats à la relégation. La saison est encore longue et la formation koubéenne est loin d'être sauvée. Il y a que ce lundi, elle a donné beaucoup d'espoir à ses supporters, se montrant volontaire et remarquablement organisée sur le terrain, notamment par un incessant marquage individuel qui a fini par écoeurer l'adversaire. Elle peut se sortir de l'embarras en dépit de la jeunesse et de l'inexpérience de son effectif car celui-ci possède le talent pour ce genre de mission. Mais il possède en plus le coeur et lorsqu'on en a, on peut renverser plus fort que soi.