Le 1er Mai de cette année aura été un véritable élan de solidarité avec les grévistes de Cevital. Le 1er Mai de cette année aura été un véritable élan de solidarité avec les grévistes de Cevital. La grève de la faim des 17 employés de Cevital à Béjaïa continue. La solidarité aussi. L'attention accordée par Belkhadem, secrétaire général du parti majoritaire, en l'occurrence le FLN, et non moins représentant personnel du président de la République, donne, on ne peut mieux, un sens politique à la cause des grévistes de la faim du groupe Cevital. Une cause en somme partagée par toute une flotte de cadres politiques, syndicaux et autres composantes de la société civile. En effet, jamais une action de grève n'a eu un tel élan de solidarité comme celui gagné par l'action de la grève de la faim des 16 travailleurs de Cevital licenciés à la veille de la célébration de la Journée internationale du travail. En outre, même si la célébration du 1er Mai s'est déroulée sur fond de campagne électorale, il n'en demeure pas moins que la grève de la faim des licenciés de Cevital aura tout simplement volé la vedette. Toutes les manifestations, politiques, syndicales, sociales et même culturelles, ont abordé le cas des grévistes. Partis politiques, le PST en tête de file, différentes organisations syndicales, les organisations de la société civiles dont l'Association des femmes cadres (Afac) et les deux fractions de la Ligue des droits de l'homme ont été au rendez-vous de la solidarité avec les grévistes. Ils ont tous crié à l'unisson: «Basta! halte à la hogra». Le PST, Parti socialiste des travailleurs, un fidèle attaché aux valeurs du 1er Mai, a tout simplement prolongé la trajectoire de sa coutumière marche pour gagner le complexe agroalimentaire du groupe Cevital où une prise de parole a été improvisée pour dénoncer «l'arbitraire» mais aussi pour appeler le reste des travailleurs à soutenir leur camarade dans leur combat afin de réintégrer leur poste de travail. «On ne baissera pas les bras et on se taira pas jusqu'à la réintégration de nos camarades grévistes dans leur poste de travail. Il n'est pas question de taire ces agissements d'une ère révolue», dira en substance Akrour Mohand Sadek dans sa prise de parole. Idem pour les autres organisations présentes sur les lieux, devenus la Mecque de la solidarité, lesquelles semblaient toutes, une fois n'est pas coutume, sur la même longueur d'onde. Des organisations et autres associations de la société civile qui n'écartent pas d'ailleurs l'idée de revenir plus organisées avec des actions d'envergure. Le 1er Mai de cette année, cette date symbole, restera sans aucun doute gravé non seulement dans la tête des travailleurs grévistes de la faim mais aussi dans celle des travailleurs d'autres secteurs, de leurs proches surtout leurs familles qui se font un sang d'encre à propos de leurs fils, maris et pères... Le 1er Mai 2012 aura été donc un véritable élan de solidarité avec les grévistes de Cevital qui ont pu faire déplacer les lignes et le centre de gravité des traditionnelles manifestations de la Fête du travail. Un élan de solidarité sans précédent qui laisse le patron de Cevital bien embarrassé. Jusqu'où ira-t-il dans sa logique de silence face à des travailleurs qui se meurent... de faim. Jusqu'à quand le patron du groupe Cevital, Isaad Rebrab, se complaira-t-il dans son silence? A-t-il réellement mesuré la tension qui règne dans son entreprise et qui risque de se développer en un véritable printemps social, ou plutôt serait-il tout simplement mal informé de la situation? Ce sont en somme quelques questionnements que se sont posés hier les solidaires de la cause des grévistes sur les lieux du rassemblement. Depuis janvier dernier, le plus grand groupe de l'agroalimentaire est ébranlé par un mouvement de grève générale sans précédent. M.Rebrab a tenté d'apaiser la situation en promettant de prendre en charge les revendications des travailleurs. Une fois la bourrasque passée, il est revenu à la charge en identifiant les meneurs de grève pour les isoler et les renvoyer. Tout a commencé au début du mois en cours lorsque des centaines de travailleurs se sont mis en grève pour réitérer leur revendication et rappeler par là-même au patron du groupe ses promesses avancées au lendemain de la grève du 18 janvier dernier. Les grévistes réclamaient notamment «l'installation, dans les plus brefs délais, d'un conseil syndical autonome», ainsi qu'une «augmentation conséquente des salaires» et «l'amélioration des conditions de travail, jugées lamentables et loin des normes internationales».