«Nous ne voulons pas la tête de Benbouzid, mais juste nos droits», clame-t-on au Cnapest. «Notre but n'est pas de prendre en otage l'élève, juste chercher le dialogue avec notre tutelle», affirment les éléments du Cnapest qui revendiquent les 100% d'augmentation de salaire. Tout en rejetant en bloc les 2000 DA promis par Benbouzid en janvier prochain, ces syndicalistes, bien que leur organisation ne soit pas encore reconnue, attestent que leur mouvement de protestation est national puisque dans plusieurs wilayas on enregistre un taux frôlant les 97%. Nombreux sont ceux qui dénoncent les intimidations et abus suite à l'observation du mot d'ordre de grève voilà près de trois semaines. Hier, des enseignants représentant 22 wilayas du pays se sont réuni, en session extraordinaire au siège du Cnes, pour débattre l'évaluation de la situation dans chaque wilaya, la médiation proposée par le Comité des libertés syndicales (CLS). L'on relève à ce propos que le CLS userait des moyens déloyaux en profitant de l'aura du Cnapest pour se faire bonne presse auprès de l'opinion. «Nous avons arrêté la signature des pétitions, car nous sommes suffisamment représentés», précise M.Mériane, coordinateur du Cnapest. Ce dernier «remercie le Cnes pour ses bons offices», tout en rappelant que le Cnapest attend avec impatience la délivrance du récépissé «pris en otage au ministère de l'Intérieur», pour aller rencontrer définitivement le ministre. Pour faire valoir les principales revendications qui tiennent à coeur aux enseignants, à savoir les 100% d'augmentation, la retraite à 25 ans et l'application de statut particulier du professeur de l'enseignement secondaire et technique (Pest). En attendant, et vu qu'aucune de ces doléances n'a été prise en charge, la grève sera relancée de plus belle et pour une troisième semaine consécutive. Les enseignants rassurent les parents quant à la sincérité de leur action. Ils leur demandent «de faire plutôt pression sur les pouvoirs publics qui prennent en otage l'agrément du Cnapest». «Devons-nous aller à la planète Mars pour récupérer cet agrément, alors que MM.Louh et Benbouzid appartiennent à un même gouvernement», fait encore remarquer M.Mériane qui dénonce «la connivence entre les deux ministres». Aujourd'hui, le Coordination de lycées d'Alger (CLA) s'est réuni, à son tour. Le suspense de l'année blanche demeure entier.