Le fil conducteur semble définitivement rompu entre les deux protagonistes. Le département de Benbouzid a réagi, hier, face à ce qu'il a qualifié de «mensonge caractérisé par presse interposée des meneurs de la grève des lycées». «Dès l'annonce des augmentations de salaire aux enseignants dans tous les cycles ainsi que pour le personnel assimilé, nous avons remarqué la perpétuation de rumeurs et une volonté manifeste de brouiller toutes les informations émanant du ministère de l'Education nationale», a déclaré, hier, un conseiller au ministère de l'Education. Le conseiller a réitéré le démenti apporté par le ministère à propos des augmentations en question: «Ils (le CLA et le Cnapest, Ndlr) ont essayé de faire croire que les augmentations ne concernent que les enseignants à l'échelon 5, puis ils ont déclaré qu'il s'agit d'une prime non inscrite dans le cadre de la retraite. Je rappelle et je précise encore une fois qu'il s'agit bien d'une indemnité soumise à une imposition et cotisation, et de ce fait elle rentre automatiquement dans le calcul de l'assiette pour la retraite». Pour le conseiller, s'il ne s'agit pas d'une méconnaissance totale des rouages de l'administration, «ces allégations sur la portée réelle des augmentations faites par la tutelle visent uniquement à jeter un pavé dans la mare en mettant en avant des arguments farfelus». Notre source ajoute que les acteurs de cette grève sont allés plus loin «dans leurs mensonges en déclarant que pour saper le moral des élèves et de leurs parents, ils ont fait circuler la rumeur à la limite du ridicule et de l'aberration, selon laquelle le bac algérien ne serait pas reconnu par l'Unesco». Le CLA et le Cnapest ont décidé de reconduire leur mouvement de grève se déclarant non concernés par ces augmentations. Ainsi, le fil conducteur semble définitivement rompu entre les deux protagonistes, le département de Benbouzid et les syndicats non reconnus. La virulence avec laquelle a réagi le conseiller de Benbouzid présage en effet de lendemains encore plus tendus entre les deux parties. «Nous interpellons la conscience individuelle de chaque enseignant à évaluer à sa juste valeur la volonté affichée par la tutelle à travers ces augmentations ainsi que l'engagement du ministère d'aller vers la révision des statuts particuliers qui est la clé de voûte pour solutionner tous les problèmes de façon radicale», a-t-il déclaré avant de s'interroger sur les visées réelles des animateurs de cette grève, «si ce n'est dans le but de récolter un maximum de troupes dans une bataille pour le leadership syndical en faisant abstraction de l'intérêt de l'élève et de l'enseignant».