«Nous acceptons toute médiation avec la tutelle tout en nous démarquant.» Lors de la conférence de presse tenue hier au siège du Cnes, M.Mériane, secrétaire général du Cnapest, a réitéré sa menace d'aller vers une autre grève d'une semaine si le dialogue avec la tutelle reste clos. «Nous avons appelé à une semaine de grève répétitive si le ministère maintient sa politique de fuite en avant, nous continuerons sur la même lancée», lance le SG. Le Cnapest, conscient de la situation induite par ces grèves à répétition, renvoie la balle au ministère du fait de son refus à trouver un terrain d'entente avec «les véritables représentants des PES». «C'est Benbouzid qui a pris nos élèves et enfants en otages», clame M.Mériane. Afin de prouver que le Cnapest est «légaliste et cartésien», son secrétaire général indique que «même si un autre syndicat arrive à négocier avec le ministre une augmentation conséquente du salaire, le mouvement de grève prendra fin et les enseignants rejoindront leurs postes». «Nous acceptons toute médiation avec la tutelle tout en nous démarquant», souligne-t-il. Revenant sur la logique des revendications, le porte-parole du Cnapast indique qu'une augmentation des salaires de 100% n'est nullement exagérée, elle est seulement relative. «S'ils nous augmentent tel que nous l'avons demandé, nous aurons le salaire d'un balayeur de Sonatrach», ajoute-t-il. Pour ce qui est des répressions pratiquées par la tutelle à l'encontre des enseignants grévistes, le nombre des enseignants suspendus a dépassé les 300 sur tout le territoire national. «La liste s'allonge d'heure en heure, on n'arrive plus à faire le décompte», se désole-t-il. Ces suspensions aux yeux du conférencier sont illégales, elles sont contraires à la loi 93 qui exige que trois mises en demeure précèdent la décision de suspension. «Nous avons affaire à des incompétents», se contente-t-il de dire. A la question relative à la rumeur qui fait part de la création d'une commission de sages qui se chargerait de défendre les revendications des enseignants, le conférencier n'a pas rejeté l'idée en indiquant que cette proposition est tout à fait réalisable à condition que cette commission fasse partie du comité des syndicats pour la liberté syndicale. «Si c'est pour contrecarrer les manoeuvres de la tutelle, elle sera la bienvenue», indique-t-il. Pour sa part, le bureau régional de la wilaya de Mostaganem affilié à l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef) «a dénoncé vigoureusement les mesures de suspension arbitraires, les ponctions injustes sur les salaires ainsi que les poursuites judiciaires prises contre les enseignants», mentionne-t-on dans le communiqué. Ainsi, ce bureau appelle à la levée de toutes les sanctions «sans conditions» et à l'ouverture du dialogue avec les enseignants pour éviter une situation de pourrissement aux «conséquences incalculables». Du côté du ministère, le chargé de la communication, contacté par nos soins, nous informe que «le ministre est en train de rechercher les voies et moyens pour faire entendre raison aux enseignants». Par ailleurs, notre interlocuteur a expliqué que le dossier relatif à l'augmentation des salaires sera de nouveau ouvert, à la lumière des réformes du secteur éducatif. «Ce dossier sera préparé conjointement avec le partenaire social agréé et sera remis au gouvernement en temps opportun», explique M.Boumaâraf. Le statut particulier fera également, l'objet d'un dossier intégré dans le cadre de la préparation de la loi sur la fonction publique.