Une délégation de l'ex-junte malienne a été reçue vendredi à Ouagadougou par le président et médiateur burkinabè Blaise Compaoré, pour une deuxième rencontre, au lendemain d'un sommet ouest-africain sur la crise au Mali, a constaté un journaliste. La délégation de quatre militaires et deux civils, conduite par le commandant Abdoulaye Makalou, s'entretenait dans l'après-midi au palais présidentiel avec M. Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) dans la crise. Une première rencontre avait eu lieu mercredi. En sommet jeudi à Dakar, les chefs d'Etat de la Cédéao ont décidé d'envoyer une force militaire régionale dans le pays «dès que le Mali en fera la demande ». Le chef de l'ex-junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo, avait rejeté la semaine dernière les précédentes décisions de la Cédéao, dont l'envoi de soldats dans son pays pour sécuriser la transition. « Aucun soldat étranger ne foulera le sol du Mali sans une demande du gouvernement malien », avait-il affirmé. Il avait rejeté aussi la décision de la Cédéao de fixer la période de transition à douze mois, jusqu'à la tenue d'élections présidentielle et à Bamako, des militaires fidèles au président Amadou Toumani Touré (ATT) renversé le 22 mars par un coup d'Etat, ont vainement tenté lors de combats lundi et mardi de reprendre des positions tenues par les ex-putschistes qui, bien qu'ayant accepté de rendre le pouvoir aux civils, restent omniprésents. Le putsch a favorisé la chute du nord du pays aux mains de rebelles touareg et surtout d'islamistes armés, notamment Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).