les grands noms du malouf sont absents cette année du menu privant ainsi les amateurs de leur art inégalable. La tradition veut que le mois sacré du Ramadan rime à Constantine avec une animation culturelle soutenue grâce aux divers programmes proposés par les établissements chargés de la chose culturelle. La clémence du temps aidant, cela devrait permettre aux différentes salles ouvertes de drainer un public assoiffé qui ne demande pas moins que d'aller à la rencontre des artistes et casser le rythme des dures journées de jeûne. Les mélomanes se taillent la part du lion de ces programmes grâce à une multitude de soirées malouf et aïssaoua. En l'absence d'un menu plus varié qui puisse satisfaire des goûts plus larges, le comité des fêtes de la ville de Constantine a choisi de confier son programme aux jeunes troupes traditionnelles qui tentent de perpétuer la tradition des Aïssaouas et les modes du malouf au grand bonheur des initiés et surtout des familles. Il faut noter, cependant, qu'à l'exception des chanteurs Abdelhakim Bouâziz, Toufik Touati et Zinedine Bouchaâla, du reste très connus par le public de la ville des Ponts, les grands noms du malouf sont absents cette année privant ainsi les amateurs de leur art inégalable. De son côté, l'équipe du théâtre régional de Constantine met les bouchées doubles pour être fidèle au rendez-vous et propose pas moins de quatre pièces théâtrales en plus des monologues et cocktails comiques chers à la troupe d'El Belliri. Et même si le prestigieux bâtiment de la place du 1er-Novembre ne compte pas présenter de nouveaux travaux pour cette saison, cela n'empêchera certainement pas son public de redécouvrir «Diwan laâdjeb», consacrée récemment au festival international du Caire à travers la prestation du comédien Antar Hellal. La pièce revue et corrigée à l'occasion, a gagné, semble-t-il, en qualité dans le travail du texte comme dans le jeu des comédiens d'où l'approbation du jury international qui a présidé le rendez-vous caïrote. Cette idée ajoutée à celle du retour triomphal du fameux Antar Hellal (Aïssa Story à la télévision) sur les planches devra en convaincre plus d'un pour faire le déplacement. Mais «Diwan laâdjeb» qui raconte les aventures du subtil «Sassène» dans un empire abbasside en pleine décomposition, ne sera pas la seule pièce à susciter l'intérêt des . son côté, le poème d'«El Boughi» adapté au théâtre par Hacène Boubrioua a toutes les chances de gagner le plébiscite du public, notamment après le succès remporté lors de la générale jouée à la fin de l'année écoulée. La tragédie de l'amour impossible entre Djaballah et Nedjma trouve facilement son public, notamment parmi la gent féminine. Le théâtre de Batna revient lui aussi à Constantine à travers la pièce «L'ours» qui consacre ainsi une collaboration de plus en plus étroite entre les deux institutions. Cependant, la nouveauté du TRC consiste cette année en la participation de la troupe algéroise «L'univers», avec «S'bitar fi maâksar». A côté des centres Ibn Badis et Rachid K'sentini qui accueilleront l'essentiel des soirées musicales, le palais de la culture Malek-Haddad et la maison Mohamed Laïd El Khalifa auront également leur part d'animation. Il n'y aura pas, hélas, de projections cinématographiques durant les soirées ramadanesques mais il y aura en revanche d'autres programmes à l'image de celui concocté par le Club de réflexion et d'initiative (CRI) à l'occasion de la célébration du 1er-Novembre.