Deux ans de prison ont été requis devant un tribunal d'El-Oued au sud-ouest du pays contre un salafiste yéménite accusé d'avoir lancé une fatwa proscrivant les élections, considérée comme un appel au boycott des législatives de jeudi en Algérie, a rapporté lundi le quotidien Echorouk. Le parquet du tribunal d'El-Oued «a requis deux ans de prison et une amende de 50.000 dinars (500 euros) à l'encontre du cheikh Djamil Al-Saloui, l'un des plus importants chefs salafiste au Yémen, pour incitation au boycott » des élections législatives de jeudi, a indiqué le journal arabophone. La juge a informé le Yéménite, interpellé il y a une semaine, qu'il était poursuivi pour « émission de fatwa incitant au boycott des élections en utilisant les lieux de culte », rapporte Echorouk. Au cours de l'audience, l'accusé s'est défendu en affirmant n'avoir fait que répondre à une question sur «la position de la religion par rapport aux élections ». «Le rite salafiste proscrit les élections et la participation aux élections. Mes déclarations ne concernaient pas les élections législatives en Algérie, mais les consultations électorales d'une manière générale », a justifié l'accusé, toujours selon Echorouk. La défense a réclamé la relaxe en raison de «l'inexistence d'un texte législatif interdisant de répondre à des questions liées aux rite religieux », a précisé le quotidien arabophone. L'audience s'est déroulée en présence de nombreux militants salafistes. Le verdict est attendu pour le 13 mai, selon le journal. Un blogueur algérien qui a appelé à boycotter les élections législatives sera également jugé le 30 mai pour «destruction de biens d'autrui, incendie de documents administratifs et incitation à l'attroupement ». Tarek Mameri, 23 ans, avait été arrêté le 2 mai, et libéré deux jours plus tard, après avoir diffusé sur le net des vidéos dans lesquelles il demandait le boycott des élections, selon le réseau des avocats de défense des droits de l'Homme (RADDH).