La victoire du FLN aux élections législatives n'est pas de nature à l'éloigner de la crise qu'il traverse depuis plusieurs mois. Après une période d'accalmie durant laquelle le parti a mené sa campagne électorale, la crise revient de plus belle. La session extraordinaire du comité central du parti prévue le 19 mai prochain est maintenue. Son ordre du jour qui consiste en le retrait de confiance au secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, est toujours de mise, a annoncé, hier le porte-parole du Mouvement de redressement, Mohamed Seghir Kara lors d'une séance de travail des membres du Mouvement. «La destitution de Belkhadem est toujours d'actualité», a-t-il indiqué, réfutant l'idée selon laquelle M.Belkhadem est renforcé par les 220 sièges que le parti a décrochés. «Il n'est pas renforcé car ce n'est pas lui qui a gagné mais c'est le FLN», a-t-il expliqué, ajoutant que les militants du FLN ont fait la campagne électorale pour le parti et non pour son secrétaire général. Contestant les listes électorales du parti, plus de 200 membres du comité central ont signé une pétition appelant à la destitution de M.Belkhadem et du bureau politique. Ce dernier avait promis alors de démissionner si le FLN y laissait des plumes, annonçant la convocation d'une session du comité central après les élections. Mais le résultat est là. Même si les redresseurs disent que Belkhadem n'est pas renforcé par ce score de 220 sièges, force est de constater que le SG du FLN a opéré une revanche personnelle sur tous ses détracteurs qui ont prévu la chute du parti. Fraude ou pas, bourrage des urnes ou pas, gonflage du taux de participation ou pas, le FLN continuera à faire la pluie et le beau temps à l'Assemblée pour un autre mandat de cinq ans. Alors la démarche visant la destitution de Belkhadem aboutira-t-elle malgré le résultat réalisé par le FLN? M. Kara a annoncé, en outre, que les listes indépendantes que le Mouvement de redressement a présentées aux élections ont gagné six sièges. Prenant la parole, l'ex-ministre de la Communication, Abderrachid Boukarzaza, a fait un constat alarmant de la situation que traverse l'ex-parti unique. Il a dénoncé la centralisation du pouvoir de décision autour d'une seule personne et les pratiques antidémocratiques au niveau des instances du parti. Il a souligné que le Mouvement de redressement vise l'instauration de la démocratie au sein du parti et ses instances comme le bureau politique et le comité central. L'orateur a indiqué, également, que les redresseurs veulent mettre fin à la corruption qui a gangrené le FLN.