Le président du Front du changement appelle la population à prendre ses responsabilités de façon pacifique. Le président du Front du changement (FC), Abdelmadjid Menasra, n'a pas été tendre avec le gouvernement. «Le 10 mai 2012, nous avons été témoin d'un drame électoral dont le principal acteur est l'Etat», a dénoncé le président du FC lors de la cérémonie d'ouverture du conseil consultatif du parti qui a eu lieu hier au nouveau siège du parti, situé à Hydra. Pour Menasra, les dernières élections législatives ne sont qu'une pièce théâtrale mise en place par l'Etat qui a programmé depuis le début la fraude. «La preuve est dans le fait qu'ils ont agréé tardivement les nouveaux partis pour les empêcher de se préparer comme il se doit au scrutin électorale», a-t-il dénoncé. «Oui, l'Etat a fraudé», peste le dissident du MSP. «Cette fraude a été possible grâce à l'utilisation de tous les moyens humains et matériels sur lesquels le système a la mainmise», assure-t-il. «Même l'Islam a été utilisé pour frauder», fulmine-t-il. «Les mosquées et les imams ont été utilisés à cet effet», ajoute-t-il. «Il ont même terrorisé la population en brandissant la menace d'une invasion étrangère qui n'a jamais existé. L'Otan n'a jamais eu l'intention d'envahir l'Algérie», certifie-t-il. Mais le pic de la colère de Menasra est le Conseil constitutionnel qui a été, selon lui, la base de la fraude. «Pourquoi les institutions se sont mouillées ainsi dans cette mascarade électorale?» se demande-t-il. Menasra estime que le plus grand gagnant de ces élections est la corruption. «Le peuple va continuer à souffrir et à se battre pour récolter des miettes tandis que la corruption va continuer à sévir», poursuit-il. L'ex-ministre de l'Industrie estime, de ce fait, que les résultats des prochaines élections sont faussés. «Même les résultats de la prochaine présidentielle sont maintenant connus avec deux ans d'avance. En 2014, il ne restera qu'au Conseil constitutionnel de les valider», pronostique-t-il. Cela est dû, selon lui à «la prochaine APN qui sera à sens unique et qui modèlera la prochaine Constitution à sa guise, cela afin de faire passer son candidat à la tête du pays». Malgré cette situation, il garantit que le FC continuera à lutter pour un changement pacifique. Il appelle, de ce fait, la population à «prendre ses responsabilités d'une manière pacifique si elle aspire au changement». Prévue initialement pour samedi, la réunion de concertation entre les partis politiques qui veulent se rassembler pour se retirer de l'Assemblé nationale populaire a été reporter à lundi, a affirmé Abdelmadjid Menasra. «Nous nous sommes réunis hier, nous avons décidé de reporter cette réunion à lundi prochain afin de laisser le conseil consultatif des partis concernés qui se réuniront séparément tout au long du week-end pour se prononcer», a-t-il indiqué en précisant que la réunion de lundi était maintenue au siège du parti de Abdallah Djaballah.