Il promet des révélations accablantes sur l'implication de l'Administration pour miner les magistrats. C'est aujourd'hui que se tiendra la conférence de presse de M. Ras El-Aïn, le président du syndicat national des magistrats, victime d'un «putsch» à moitié réussi. Le président déchu par le groupe de son SG, M.Aïdouni, promet, d'après ses déclarations antérieures, des révélations «explosives sur les dessous d'une manoeuvre politicienne financée par des fonds de l'Administration». Histoire d'assurer que tout n'est pas encore fini. L'animateur de la conférence de presse, qui se tiendra aujourd'hui à 13h à l'hôtel Essafir à Alger, est d'autant plus motivé par une contre-attaque riposte, puisque plusieurs structures régionales se sont démarquées des «putschistes». Les plus virulents dans leur critique contre les meneurs du putsch sont, sans aucun doute, les magistrats de Constantine. La section syndicale des magistrats de Constantine, s'est livrée d'emblée au jeu de la légalité et de la loi. «Nous réitérons notre entier soutien aux résolutions de l'assemblée générale du 10 octobre.» Le communiqué dont nous avons obtenu une copie commence par un rappel et une mise en garde contre un entraînement d'organisation dans les querelles politiciennes, selon l'article 14 du manifeste de l'organisation du 13 mars dernier. La réaction de la section syndicale de Constantine a poussé les détracteurs de M.Ras El-Aïn à se livrer à une véritable course contre la montre dans l'espoir d'assurer l'allégeance des structures syndicales, encore réticentes à leur égard. L'implosion, tant redoutée par les magistrats du SNM, est désormais consommée. Pire, l'avenir de l'organisation est ouvert, selon les analystes de la corporation, aux scénarios les plus pessimistes. «C'est une guerre politique qui a gangrené la corporation, une guerre où tous les coups sont permis», nous dit-on. Cet avis, très pessimiste d'un magistrat de Sétif, explique par ailleurs les appréhensions d'autres magistrats qui affirment que la bataille entre les antagonistes au sein du SNM s'accentuera de plus en plus avec l'approche de la date de la présidentielle de 2004, le véritable enjeu de la bataille. Les jeux ne sont pas définitivement finis, c'est une question de vie ou de mort pour les deux clans.