Le plan d'élimination de Ras-El-Aïn de son poste de président du Syndicat national des magistrats, est-t-il arrivé à sa dernière ligne droite ? Aujourd'hui les putschistes joueront le tout pour le tout. Contre toute attente, le SG de cette organisation M.Djamel Aïdouni, un juge d'instruction au tribunal d'El Harrach, appuyé par certains membres du bureau national aurait appelé à une autre session. Le but. En finir par un putsch avec l'actuel président du SNM. Par ailleurs, l'endroit où devrait se tenir cette session est, jusqu'au moment où nous mettons sous presse, tenu secret. Un long travail de soudoiement et de négociation a suivi la dernière AG de l'hôtel Riad, pendant laquelle l'organisation a failli imploser. Un très fragile consensus. Sauver les meubles. Maintenir le statu quo en attendant des jours meilleurs. Mais voilà que des membres du bureau national optent, vraisemblablement, pour le pire. En fait, depuis le scandale qui a secoué la cour d'Alger, relatif à la décision rendue par cette instance à l'encontre du FLN, le SNM se retrouve en pleine bataille politique. On reproche à M.Ras El-Aïn d'avoir pris position contre «l'instrumentalisation du corps des magistrats à des fins politiques et électorales» Ce dernier avait violemment critiqué la décision de la cour d'Alger interdisant la tenue du congrès extraordinaire du FLN, lors d'une conférence de presse. Les détracteurs de M.Ras EL Aïn, des partisans de Bouteflika, selon toute vraisemblance ont accusé leur président de vouloir «politiser l'organisation en prenant position en faveur du FLN»: «Il voulait politiser le SNM, sinon pourquoi a-t-il invité des personnalité politiques à sa conférence de presse», avait déclaré M.Djamel Aidouni. M.Ras El-Aïn, qui réfute ces accusations, a expliqué que ce qui s'est passé avec la cour est plus grave «un fait sur lequel il ne faut pas se taire (...) C'est toute la justice. Qui est instrumentalisée par les politiques qui tente-t-on de défendre» s'est-il interrogé sur les dessous de l'acharnement dont il fait l'objet. Il a indiqué que les manoeuvres «prévisibles» ont pour objet «d'emmener les membres du syndicat à retirer leur confiance par tous les moyens». Ce dernier n'a pas écarté «la thèse de l'intimidation des membres qui risquent de résister». Il s'agit de ramasser les deux tiers de signatures pour pouvoir balayer l'actuel président. M.Mohammed Ras El- Ain pour sa part, est allé plus loin dans ses déclarations, en accusant vertement l'administration de «financer les manoeuvres de ses détracteurs en payant les frais de leurs déplacements et leur hébergement». La dernière session organisée à l'hôtel Riad, il y a quelques semaines, en dit long sur l'avenir de l'organisation. Ainsi force est de constater que les querelles demeurent d'une intensité telle qu'il devient quasiment impossible pour le SNM de tenir le coup jusqu'à juin prochain, date du congrès. Cela, d'autant plus qu'entre- temps il y a la présidentielle de 2004 ; la cause et l'enjeu de tout ce conflit.