54 millions de centimes, est-ce suffisant pour des retraités qui se retrouvent, un par un, chassés de leurs logements d'astreinte? Offrir un pont d'or pour les éducateurs de la nation. Telle est la proposition qu'a faite le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest). «Nous avons proposé à la commission nationale des oeuvres sociales d'octroyer une prime qui équivaut à 30 fois le Snmg pour les retraités de l'Education nationale», nous a révélé Messaoud Boudiba, chargé de la communication du Cnapest joint hier par téléphone. «En nature, cette prime nous l'estimons à presque 54 millions de centimes», a-t-il ajouté. «Cette proposition nous paraît des plus importantes», a-t-il souligné. Néanmoins, M.Boudiba a précisé que cette proposition est flexible. «Nous avons donné un chiffre de 30 fois le Snmg qui nous paraît raisonnable, mais nous avons laissé le soin à la commission de fixer la somme la plus adéquate à ses moyens», atteste-t-il. «Mais 54 millions de centimes, est-ce suffisant pour des retraités qui se retrouvent, un par un chassés de leurs logements d'astreinte?», s'interrogent les observateurs. Une telle prime ne réglera aucunement le problème des retraités de l'enseignement, mais si elle venait a être appliquée ce serait déjà une avancée. Cela leur permettra de sortir, pour quelque temps, la tête de l'eau. En plus de l'utilisation de l'argent des oeuvres sociales dans les dossiers des retraites, le Cnapest veut qu'il le soit dans celui du logement et des soins médicaux. Cependant, toutes ces propositions «sont à l'étude, car la commission n'est installée que depuis deux jours», précise Messaoud Boudiba. Il faut rappeler que cette commission a été installé, dimanche dernier par le ministre de l'Education nationale, M. Boubekeur Benbouzid. Présidée par M.Benmecheri Abderrahmane, la commission compte neuf membres entre principaux et suppléants élus le 28 février 2012. Les membres sont issus des trois cycles scolaires. Elle sera chargée de la gestion des fonds des oeuvres sociales accumulés au titre des budgets 2010 et 2011. Dans une allocution, le ministre de l'Education a annoncé que ces fonds, estimés à 20 milliards de dinars, ont été remis à cette commission qui se chargera de leur gestion. L'installation officielle des membres de la commission nationale est intervenue à la suite d'élections au niveau de tous les établissements scolaires du pays avec la participation des enseignants et des travailleurs du secteur. La décision relative au mode de gestion des oeuvres sociales, définissant les mécanismes de contrôle de l'action des commissions de wilaya et nationale ainsi que la rationalisation des dépenses, a été promulguée le 19 février dernier, rappelle-t-on. Le texte définit également les modes et les sources de financement des programmes annuels des oeuvres sociales. Ainsi, 3% sont prélevés de la masse salariale des travailleurs du secteur de l'éducation, y compris les primes et les indemnités. Les fonds des oeuvres sociales sont également financés par les recettes collectées dans le cadre des coopératives, des manifestations culturelles et sportives organisées par les commissions des oeuvres sociales, des contributions financières des travailleurs ainsi que celles provenant des aides et dons. S'agissant du contrôle financier de la gestion des oeuvres sociales, ce dernier est exercé par l'Etat. La commission prend en charge toutes les questions liées aux oeuvres sociales et définit les priorités en matière de dépenses en assurant la coordination au niveau national.