Le président du FFS demande des mesures exemplaires contre «des comportements indignes» commis par des responsables du parti. Le zaïm s'est fâché et il l'a fait savoir! Le leader du FFS, Hocine Aït Ahmed, s'est adressé, avant-hier, au secrétariat national de son parti pour menacer de sévir contre les militants du parti qui étaient contre la participation aux élections. «Les comportements fractionnels, les chantages à la dissidence et toutes les formes de pressions que des individus ou des groupes d'individus ont menés en direction du parti, lors de la campagne électorale ou après, doivent faire l'objet de mesures exemplaires», a-t-il écrit dans sa note. Le président du FFS a fait part, en effet, d'informations sur «des comportements indignes» de la part de responsables ou de figures importantes du parti à l'occasion de ces élections qui lui étaient parvenues, sans pour autant préciser de qui il s'agit. «J'ai demandé à ce que tous les manquements soient rapportés et dûment consignés dans des rapports qui seront discutés dans les instances du parti et sur lesquels je souhaite être tenu informé au plus tôt», a-t-il préconisé. Aussi, M.Aït Ahmed qui veut des décisions fermes demande de traiter ces «comportements nuisibles au parti durant ces élections» lors de la prochaine réunion du secrétariat national et ce, avant la réunion avec le groupe parlementaire. Toutefois, le président du FFS suggère de veiller à être juste et ne pas confondre erreur d'appréciation ou carence individuelle et faute politique car, explique-t-il, «il y a un gouffre entre la divergence d'opinion et le travail de sape et de sabotage du parti». Rappelant qu'il a attiré l'attention sur l'importance de la concertation, du débat et de l'organisation la plus rationnelle possible du travail au sein du parti et soulignant les limites qui existent, M.Aït Ahmed a insisté sur le fait qu'il y a «des conduites qui ne sauraient être passées sous silence». Le président du FFS demande, en outre, au secrétariat national de préparer l'encadrement politique des députés du parti. Hocine Aït Ahmed explique qu'une telle représentation est trop lourde pour être laissée sans gouvernail politique. «Le groupe parlementaire du FFS est d'abord le représentant d'un parti politique qui a des instances où s'élaborent son programme, son projet et son discours», écrit M.Aït Ahmed qui souligne que le FFS a des règles de conduite politique et «nous devons en expliquer le caractère incontournable par des pratiques pédagogiques». De ce fait, Aït Ahmed préconise d'étudier les meilleurs moyens d'encadrer la représentation parlementaire de sa formation. «Des principes clairement énoncés dans notre projet politique, une éthique de la responsabilité, la concertation comme axe stratégique et le travail commun comme lieu d'élaboration de chaque programme d'étape, nous aideront à avancer dans la réhabilitation du politique par l'action politique», a-t-il noté. Par ailleurs, le président du FFS a estimé que l'ouverture en direction de la société impose une rigueur dans le travail et une éthique politique sans faille. A propos des élections législatives du 10 mai, l'ex-candidat à l'élection présidentielle de 1999, a remercié les militants pour les efforts consentis même si «aucune élection n'est facile, pas même dans les pays démocratiques». «Que dire alors quand ces élections se déroulent dans un pays où un régime autoritaire se maintient par la force et la fraude, la mainmise sur tous les instruments de régulation, la corruption généralisée et la manipulation des faiblesses d'une société durement éprouvée par une décennie de violence?» écrit-il. M.Aït Ahmed a félicité les électeurs, les sympathisants et les militants du FFS pour «cette victoire face à une adversité dont la puissance et la complexité donnent encore plus de mérite à ceux qui ont su lui résister».