Joseph dont le récit est qualifié du plus beau récit ou le meilleur des récits par Dieu lui-même comme le souligne la sourate, est aussi le plus bel homme de l'humanité sans exception. Dieu a, selon un hadith, accordé au début de la création, cinquante pour cent de la beauté à toutes les créatures humaines réunies et accordé l'autre moitié à Youcef, fils de la belle Rachel. Il a hérité également cette beauté de ses grands-parents et grands-mères dont la belle et légendaire Sarah, femme d'Abraham. On connaît bien le débrouillement de ce dernier alors qu'il voulait entrer en Egypte avec les douaniers du Pharaon qui vinrent demander l'identité de la femme qui l'accompagnait et qui cachait sa figure pour ne pas dévoiler sa beauté. Abraham devait dire que c'était sa soeur, (à entendre par la religion étant donné qu'elle était la seule croyante avec lui dans le groupe). Il avait recouru à cette ruse car les vigiles du roi ne prenaient pas les soeurs dans leurs moeurs. C'est pour cette raison qu'il s'attira, une fois devenu adulte, la fureur des de la cour à commencer par celle qui l'avait pourtant adopté. Mais Dieu a fait en sorte que le plus bel homme soit aussi le plus fidèle et le plus saint des hommes. Même le Prophète (Salut et Prière Sur Lui) lui a rendu par humilité un hommage particulier en disant qu'à sa place il lui aurait été difficile de résister à la tentation de Zoulikha sans l'aide de Dieu. En voici la première scène merveilleuse décrivant la femme de l'intendant prête à tout et le jeune Youcef qui n'a que sa foi pour se défendre: «Celle en la maison de qui il vivait essaya de le séduire. Ayant fermé les portes, elle lui dit: - Approche ! Je suis prête pour toi. - A Dieu ne plaise ! C'est mon maître et il m'a traité avec bonté ! Les prévaricateurs ne prospèrent pas, en vérité ! dit-il. Mais ils furent si obsédés l'un de l'autre et il eut succombé (à sa tentation) sans un signe évident de son seigneur. Nous avons ainsi agi pour détourner de lui le mal et la turpitude. Il était en effet du nombre de nos serviteurs sincères.» (24). Ce passage est du reste des plus commentés. Il montre comme le souligne H. Boubekeur, la sensibilité de la femme à l'origine de la faiblesse humaine, notamment juvénile. Le cas de Zoulikha illustre parfaitement cet exemple d'amour qui fait perdre la raison et l'incite à ruser. Elle devient perfide en ne reculant devant rien. En face, il y a le bel exemple de sagesse, de retenue, de piété et de fidélité. C'est ce combat entre la perfidie et l'honnêteté qui se poursuivra dans le prochain épisode.