Tous les exégètes s'accordent à dire que le mois du jeûne, mois de piété et d'abstinence, est celui qui marque davantage le rapprochement de Dieu de ses serviteurs par excellence. C'est l'occasion rêvée pour les croyants de saisir cette main tendue. Ils se basent pour cela sur le quatrième verset contenu dans l'appel au jeûne : “Lorsque mes serviteurs t'interrogeront à mon sujet, (dis-leur que) je suis (près d'eux) et j'exauce le vœu de celui qui m'invoque. Qu'ils répondent donc à mon appel (par leur soumission) et croient en moi pour être bien dirigés.” (186) De même, ils citent le hadith qui dit que l'imploration du jeûneur est exaucée par Dieu. Voilà deux sources bien établies qui instituent l'imploration de Dieu. L'homme, créature faible, a besoin de son Seigneur, notamment pour faire face à l'épreuve du temps et aux difficultés qu'il rencontre inéluctablement dans la vie. Le hadith Qodossi (parole de Dieu sous forme de hadith) dit en substance : “Si les humains refusent de m'implorer, il m'est facile de les supprimer et les remplacer par d'autres.” Dans sourate Ghafar (Celui qui pardonne), Dieu fait même une obligation de l'implorer. Votre Seigneur vous dit : “Implorez-moi et j'exauce vos vœux.” Verset 60. Il avertit en même temps ceux qui tournent le dos d'un supplice. Un autre hadith également Qodossi encourage les gens à lui demander pardon et à l'implorer en constance : “Si tous les humains et les djinns, depuis la création jusqu'à la fin des temps, se dressent comme un seul homme pour m'implorer, cela n'aurait diminué en rien de mon Royaume et cela ne représente qu'une pique d'une aiguille dans un océan.” Il faut savoir qu'en Islam, les portes du ciel sont tout le temps ouvertes, de jour comme de nuit, pour l'imploration et la demande du pardon, notamment pour les gens sincères et pieux, les parents, les malades, les nécessiteux, les faibles et les éloignés. Toutefois, il y a des moments privilégiés qui sont recommandés. L'on dénombre l'occasion des prières obligatoires, l'heure précédant l'aube, la période de maladie, le jeûne obligatoire ou facultatif et les fêtes religieuses. De plus, il y a des critères de politesse à respecter, dont la propreté physique (ablution), l'honnêteté, l'éloignement de l'hypocrisie, du mensonge et des péchés, la distribution d'aumône, la nourriture licite, l'exactitude et la conviction. Au plan pratique, l'on débute par les formules de salut et de prière adressées au Prophète (Que le salut de Dieu soit sur Lui, sur Sa famille et Ses compagnons, en particulier, les savants, les proches et les croyants en général). Il est ensuite recommandé de prononcer des formules de glorification de Dieu, en récitant des versets réputés ou des hadiths d'imploration. C'est alors que le croyant éclairé implore Dieu avec l'espoir ferme d'être exaucé. Attention ! L'on ne peut tromper le Seigneur. Les mauvaises implorations dirigées contre autrui se retournent contre leur émetteur. Dieu n'agrée que ce qui est bon. Si vous êtes exaucés rapidement, soyez en reconnaissants. Sinon, faites preuve de patience en évitant de tomber dans le désespoir et en faisant pleine confiance à Dieu au risque de tout perdre. De plus, l'imploration seule ne dispense pas du travail et de la recherche des voies et moyens de concrétiser les vœux. Au niveau personnel, la meilleure imploration pendant le mois du jeûne est celle de notre mère Aïcha, sur elle le salut de Dieu : Si vous vivez la Nuit du destin, dites : “Ô Dieu ! Tu es clément et tu aimes la Clémence, pardonne-moi.” Au niveau général, le fidèle prie pour lui et également pour ses proches, ses voisins, ses maîtres, sa ville, son pays, sa nation et l'humanité pour le bien ici-bas et le salut dans l'au-delà. Par les temps qui courent, nous avons besoin d'une imploration pour éloigner de nous l'ignorance, la haine, les maladies, la pauvreté, le sous-développement et d'autres maux et pour prodiguer l'amour et la solidarité et nous projeter dans un environnement prospère et une terre sûre, selon la prière de notre père Abraham. L'occasion est propice. Saisissons-la!