Le président n'a pas estimé opportun d'aborder le sujet lors de sa visite à Jijel. Les Pest attendaient avec impatience, hier, le discours de Bouteflika prononcé à l'occasion de l'ouverture de l'année universitaire à Jijel, dans l'espoir, nous déclare-t-on, que le premier magistrat du pays fasse allusion à la crise et prenne éventuellement des mesures pouvant apaiser les tensions. «Face au blocage que connaît cette crise et à considérer les maints SOS lancés à l'intention du président de la République par les syndicats grévistes et les associations des parents d'élèves faisant part de la gravité de la situation qui prévaut actuellement dans le secteur et qui peut compromettre l'avenir de millions d'élèves, il serait logique que le président se prononce là-dessus», nous dira M.Mériane. Seulement, et à leur grande surprise, M.Bouteflika n'a pas estimé opportun d'aborder ce sujet et a préféré se pencher sur d'autres secteurs, notamment l'enseignement supérieur. Cet état de fait ne va pas arranger la situation qui, décidément, ne fait que se compliquer. La preuve en est que M.Mériane n'a pas écarté la possibilité de reconduire la grève pour sa quatrième semaine consécutive si aucune alternative, qui pourrait satisfaire les grévistes, n'est trouvée. «On ne saura si cette grève est reconduite qu'après avoir consulté le conseil national», annonce-t-il. Notons que la réunion du conseil aura lieu aujourd'hui en présence de tous les délégués de wilaya structurés au sein du Cnapest. Ce qui est certain, cependant, c'est que la grève continue pour toucher d'autres wilayas du pays. «La localité de Hassi Messaoud est sur le point de se structurer au sein de notre mouvement», indique M.Mériane. D'autres wilayas, par contre, n'ont pas exprimé le souhait d'adhérer au syndicat mais, en revanche, elles ont soutenu le mouvement comme à Mascara. S'indignant contre les mesures d'intimidation, encore pratiquées par quelques directeurs de l'éducation de certaines wilayas, M.Mériane dénonce les convocations dont ont fait l'objet certains Pest dans les wilayas de Constantine et de Mila pour comparaître en justice. «Plusieurs Pest sont poursuivis en justice au détriment des directives de Benbouzid qui a ordonné à ses subordonnés d'arrêter toute poursuite judiciaire contre les grévistes», dira notre interlocuteur. Et d'ajouter: «Y a-t-il de la désobéissance de la part de ces institutions?» Pour sa part, l'union des parents d'élèves de la wilaya d'Alger a interpellé, une énième fois, les autorités du pays, notamment le président de la République afin qu'elles prennent en main ce conflit et trouvent une solution. «Nous refusons que nos enfants soient une marchandise», dénoncent-ils. Si ce blocage perdure et que la tutelle continue à ignorer l'avenir des enfants, les parents d'élèves menacent de recourir à des actions de protestation allant jusqu'à l'occupation des écoles.