Productrice et réalisatrice pour la télévision et le cinéma français, Yamina Benguigui est depuis peu ministre déléguée aux Français de l'étranger et à la Francophonie. Depuis 2008, elle est conseillère du XXe Arrondissement et adjointe au maire de Paris chargée des droits de l'homme et de la lutte contre les discriminations. Celle qui a réalisé le fameux documentaire intitulé Mémoires d'immigrés, récompensé par un Sept d'or en 1997 et qui avait promis d'offrir aux victimes des inondations de Bab El oued, est venue lors du Festival de Cannes quémander auprès du stand Algérie de l'argent pour financer son prochain film. Comment une femme qui se dit d'origine algérienne et qui n'a jamais contribué à former ni à créer une école de cinéma ni dans son pays d'origine ni dans son pays d'adoption, vient demander de l'argent? Elle a sûrement obtenu d'avance une aide financière. C'est après avoir passé du temps dans le stand TV5 que la réalisatrice d'Inchallah Dimanche est descendue au stand Algérie situé en contre-bas, presque vidée de ses convives et surtout après que les journalistes et l'équipe de Zabana soient repartis pour discuter en toute tranquillité avec les responsables algériens de la possibilité de financement du projet de son prochain film. Yamina Benguigui, qui n'a produit aucune jeune réalisatrice algérienne, alors qu'à la Croisette plusieurs d'entre elles étaient présentes pour tenter de décrocher une aide auprès des organismes français ou francophones. Les Yasmine Chouikh, Mounia Meddour, Sophia Djemaa qui étaient présentes à Cannes n'ont-elle pas besoin d'un apport de la première réalisatrice algérienne qui a su s'imposer sur la scène française? Aucun soutien, aucun contact et aucun toast pour ces jeunes espoirs du cinéma et du documentaire algériens. Pour aider une personne déjà en poste dans un gouvernement alors que de jeunes cinéastes tentent difficilement de faire leurs films. Yamina Benguigui, qui était pressentie au Conseil supérieur de l'audiovisuel, avait demandé à un jeune réalisateur algérien qui voulait faire un portrait sur elle dans un documentaire, 2000 euros par minute, pour des extraits de son film coproduit par l'Algérie, Inchallah Dimanche. L'Algérie pétroleuse est généreuse, mais la France caviar sait compter son argent et surtout ses euros. Ainsi après le FMI, l'Unesco, voila qu'une ministre du gouvernement Hollande vient solliciter l'aide de l'Algérie pour faire son film et assurer de belles vacances à Marrakech. Yamina Benguigui n'a pas besoin de l'Algérie pour faire son film, ses multiples contrats avec des marques parisiennes peuvent lui fournir des aides conséquentes pour donner suite à Aïcha et pourquoi pas Khadidja? [email protected]