Le président Assad a reçu hier l'émissaire de l'ONU, Kofi Annan, plus d'un mois après leur première rencontre Lors de cette entrevue, le président syrien a bien fait comprendre à Kofi Annan que le succès du plan de l'ONU est totalement lié à la fin du terrorisme et des attentats contre les institutions publiques. Le président syrien Bachar al Assad a reçu, hier à Damas, l'émissaire des Nations unies Kofi Annan, auquel il fit part de la situation d'ensemble et du massacre de Houla en particulier. Lors de leur rencontre, le président Assad a affirmé au médiateur international, que le succès de son plan (de sortie de crise) dépendait de la «fin du terrorisme», a indiqué hier la télévision d'Etat syrienne. «Le succès du plan dépend de la fin du terrorisme, de ceux qui le soutiennent et de l'arrêt de la contrebande d'armes», a indiqué M.Assad à M.Annan. «Les groupes terroristes armés ont visiblement intensifié leurs opérations récemment dans différentes régions syriennes et tué et enlevé des civils», a indiqué le président syrien. «M.Assad a souligné la nécessité que les pays qui financent et arment les groupes terroristes respectent le plan Annan.» Le pouvoir syrien accuse des pays comme l'Arabie Saoudite et le Qatar, très critiques envers Damas, d'armer les insurgés de l'Armée syrienne libre (ASL). Cinq jours après ledit génocide qui a fait 108 morts dont 49 enfants et 34 femmes, la communauté internationale semble avoir dénoué le dilemme du «Qui tue qui en Syrie». Sans preuve aucune, condamnations et sanctions se discutent au niveau des instances tant internationales que régionales contre le gouvernement syrien. Et pourtant, Damas a vivement et totalement nié «toute responsabilité gouvernementale dans ce massacre terroriste». En réaction à cette tuerie, Téhéran et Pékin, qui soutiennent Damas, ont condamné ce carnage, tout en estimant qu'il fallait néanmoins identifier les responsables, tentant de rétablir quelque peu l'équilibre. Quant à la Russie, alliée de Damas, elle avait estimé que régime et rebelles étaient impliqués dans le massacre, arguant de la présence de blessures à bout portant en plus des tirs d'artillerie. Moscou, sous une pression croissante afin qu'elle lâche Damas, a finalement pris ses distances, tout en accusant certains pays d'alimenter les violences en visant avant tout un changement de régime à Damas. Le conflit syrien amorce-t-il un tournant? Autrefois fermement opposée à toute résolution condamnant le régime syrien, la Russie semble peu à peu lâcher du lest à propos de son indéfectible allié. Ainsi, pour la première fois depuis le début du conflit syrien, qui a fait 13.000 morts depuis 14 mois - chiffre toutefois confirmé par aucune source crédible ou indépendante - Moscou a voté en faveur d'une résolution du Conseil de sécurité, condamnant à l'unanimité le régime de Bachar Al Assad pour le massacre de Houla. Face à cet amalgame, le chef démissionnaire du Conseil national syrien (CNS) Burhan Ghalioun, en a tiré profit pour appeler la population à prendre les armes si l'ONU n'intervenait pas militairement, et l'Armée syrienne libre (ASL) a averti qu'elle ne serait plus liée par le plan Annan si l'ONU n'agissait pas rapidement. Une excitation de l'opposition qui veut rééditer le scénario de Libye quand l'Otan fit le sale «boulot». Le Conseil de sécurité des Nations unies a, pour sa part, d'ores et déjà condamné, samedi, Damas pour les «bombardements par les chars et l'artillerie gouvernementale» contre un quartier résidentiel de Houla (centre), sans toutefois préciser si ce pilonnage avait causé le carnage. Un détail qui, mine de rien, est très important dans cette affaire. Les rebelles ou insurgés possèdent, eux aussi, des chars et des artilleries, alors, pourquoi ne sont-ils pas également mis au pied du mur? Notons qu'une commission armée-justice, a été chargée par Damas pour enquêter sur les massacres de Houla, dont les conclusions devraient être livrées aujourd'hui..