Tout se vend sur les trottoirs de la ville des Genêts. A l'instar de toutes les villes du pays, Tizi Ouzou est envahie par les vendeurs à la sauvette et les étals de fortune pendant ce mois sacré. En effet, on se découvre tous un instinct mercantiliste en ce mois de piété. Tout se vend sur les trottoirs de la ville des Genêts sous l'oeil laxiste et complaisant des services chargés de réguler l'activité commerciale. Ainsi, les diouls, les confiseries orientales, les bananes, le pain maison, et des boîtes de conserve sont étalés parfois au mépris des règles élémentaires de l'hygiène sur les trottoirs de la ville. Ce phénomène de l'économie de bazar n'est pas sans susciter la colère des véritables commerçants qui ne cessent de se plaindre de cette concurrence déloyale. En effet, en cette période, les magasins sont boudés par les citoyens qui se rabattent sur les petits vendeurs dont les prix sont jugés plus abordables. Cela dit, outre les vendeurs à la sauvette, en ce mois, les restaurants, les cafés pendant la journée et parfois même des brasseries comme c'est le cas à Tizi Ouzou, se transforment en magasins pour la préparation et la vente de zlabia et autres gâteaux orientaux avec une simple dérogation délivrée par l'APC pour le changement d'activité. Dans les marchés et les espaces verts squattés, cette activité florissante est beaucoup plus visible. Le persil, les épinards, les olives, les cornichons et autres produits sont très prisés en ce mois de ramadan. Les vendeurs dont la quasi-majorité a moins de trente ans, sont pour la plupart des jeunes qui souffrent du chômage pendant onze mois et qui se voient offrir l'aubaine de travailler durant trente jours avant de replonger dans l'oisiveté au lendemain de l'Aïd. En attendant, les étals foisonnent et s'agrandissent de jour en jour et les petits vendeurs s'égosillent pour écouler leurs marchandises avant l'appel du muezzin.