Le Conseil de sécurité et de paix de l'Union africaine (UA) doit saisir le Conseil de sécurité de l'ONU pour former «une force » africaine d'intervention au Mali à l'exemple de la Somalie, a plaidé mercredi le président en exercice de l'UA, le chef de l'Etat béninois Thomas Boni Yayi. «Nous proposons que l'UA renforce sa position pour que le Conseil de paix et sécurité (de l'UA) puisse saisir le Conseil de sécurité de l'ONU », a lancé M. Thomas Boni Yayi lors d'une conférence de presse à Paris, parlant d'une «force » qui pourrait être africaine sous l'égide de l'ONU. Le président de l'UA a cité comme exemple le cas de la Somalie « où une force africaine opère avec le soutien des Nations Unies ». « Nous pouvons aller dans cette direction (force africaine) », a-t-il indiqué sans plus de précision quant à la composition et au mandat de cette force, mais il a toutefois insisté d'abord sur l'importance du dialogue comme première solution. « Cette solution (militaire) doit venir après le dialogue, mais le dialogue ne doit pas trop durer », a-t-il ajouté, précisant qu'elle (UA) n'acceptera pas « un Afghanistan ouest-africain ». « La question de la stabilité (du Mali) n'est pas négociable pour nous », a-t-il martelé. Peu avant cette conférence de presse, l'Union européenne (UE) et l'UA avaient réaffirmé dans un communiqué, diffusé à Bruxelles, leur «détermination » à préserver l'intégrité territoriale du Mali, réitérant leur rejet de la «déclaration d'indépendance » du nord du pays par des groupes rebelles. Le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, avait alors « condamné fermement » cette annonce «nulle et sans aucune valeur », et appelé toute la communauté internationale à «soutenir pleinement cette position de principe de l'Afrique ». Le Mali est secoué depuis deux mois par une instabilité politique et sécuritaire, à la suite du coup de force militaire qui a renversé le régime du président Amadou Toumani Touré le 22 mars dernier. Profitant de cette situation, des rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et d'autres groupes armés ont annoncé à la fois avoir pris le contrôle de quelques villes du nord malien.