La fronde est toujours grandissante au vieux parti... Belkhadem, qui joue avec le feu sur tous les fronts, sortira-t-il indemne de l'épreuve du 15 juin prochain? Le FLN s'apprête à passer une dure épreuve les 15 et 16 juin prochains à l'occasion de la tenue de la session du comité central. Le secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, se maintiendra-t-il à son poste ou sera-t-il éjecté lors de cette réunion? Toute la question est là. Si en apparence, la sérénité a gagné les structures du parti suite à l'accalmie observée, dans les coulisses, beaucoup de choses se passent et se trament pour préparer le 15 juin où l'avenir de M.Belkhadem sera scellé. Après la guerre de tranchées qui a fini par la désignation de Mohamed Larbi Ould Khelifa à la tête de l'APN, contre la volonté du secrétaire général Abdelaziz Belkhadem, qui voulait installer son homme de confiance, Rachid Harraoubia, les choses se sont accélérées. M.Belkhadem a riposté à cette désignation en nommant, il y a deux jours, Mohamed Djamaï, ex-député indépendant issu de la wilaya de Tébessa et actuel député FLN, à la tête du groupe parlementaire du FLN, selon Mohamed Seghir Kara, porte-parole du Mouvement de redressement et membre frondeur du comité central. «Cet homme n'a rien à voir avec le FLN. C'est un homme de la chkara», dénonce M.Kara qui accuse Belkhadem de faire la promotion de ce genre de «faux militants». Au niveau de la direction du parti, c'est le silence radio. Le porte-parole du parti, Kassa Aïssi, joint au téléphone, refuse de faire le moindre commentaire en dehors de ces deux phrases: «Je ne suis pas informé de cette nomination. Je n'ai aucune déclaration à faire jusqu'à la date de la session du comité central». En procédant en catimini à l'installation du chef du groupe parlementaire, M.Belkhadem voulait éviter qu'on lui parachute une autre personne comme cela s'est passé avec M. Ould Khelifa. Abdelaziz Belkhadem, qui fait face à une fronde sans précédent de la part des membres du comité central qui aurait récolté plus de 200 signatures pour le destituer, tente d'autre part, de sauver sa peau. Le revirement et le retournement de veste du membre du bureau politique, Abdelhamid Si Afif, qui était avec les frondeurs avant sa volte-face à la faveur du score électoral du FLN, a quelque peu rassuré Belkhadem. Ce dernier s'est engagé à faire parler l'urne lors de la session du comité central et de donner libre choix à cette instance de le maintenir ou pas à la tête du parti. Mais quelques jours après, M. Belkhadem s'est rétracté en constatant que la fronde était toujours grandissante et que la menace est toujours tenace à l'occasion de la réunion des frondeurs à la kasma d'El Madania (Alger) le 19 mai dernier. Il passe alors à une nouvelle étape de dissuasion des dissidents. Selon Mohamed Seghir Kara, M.Belkhadem convoque un à un les membres du comité central pour leur demander de signer une motion de confiance. Mais les frondeurs ne se laissent pas prendre. Eux aussi, ils se préparent à ce rendez-vous fatidique. «Le vote pour lui retirer la confiance aura lieu lors de la session du comité central. On va l'imposer. Actuellement, on prépare cette session et on y travaille», souligne M.Kara. Notre interlocuteur a tenu à condamner le comportement de M.Si Afif qui a changé le fusil d'épaule au lendemain des élections. M. Si Afif accusait Belkhadem, quelques jours plus tôt, d'avoir éliminé l'aile républicaine du FLN des listes électorales. Lors des réunions des membres frondeurs du comité central, notamment celle tenue le 14 avril 2012 à la kasma de Bourouba, il claironnait, à qui veut l'entendre, qualifiant le secrétaire général d'islamiste et que la fin de Belkhadem était imminente. «Si Afif n'est pas un vrai militant du FLN. C'est un arriviste qui ne milite que pour ses intérêts personnels», a indiqué M.Kara. En attendant donc la tempête du 15 juin, le travail de coulisses se poursuit dans ce parti qui a faussé et parasité la vie politique nationale.