Le siège du FLN Les dissidents sont venus nombreux hier à ce rendez-vous. La crise au FLN risque de prendre une autre tournure. Les contestataires campent toujours sur leur position, à savoir le retrait de confiance à Abdelaziz Belkhadem. Une résolution condamnant le secrétaire général du FLN pour tous les dépassements et infractions au code du parti, a été votée hier lors d'une réunion des membres du comité central tenue à la kasma d'El Madania. Les contestataires sont venus nombreux à ce rendez-vous. Des anciens responsables ont même pris part à cette réunion. «Nous exigeons le départ de la direction du FLN», a martelé Mohammed Bourzeme, ancien mouhafed et membre du comité central. Une déclaration vivement soutenue par l'assistance. Retraçant les dépassements commis par la direction Belkhadem, M.Bourzeme a appelé les militants à être solidaires pour sauver le parti du danger. Dans une déclaration finale sanctionnant la réunion d'hier, les contestataires ont dénoncé avec force le comportement du secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, qui a fermé les portes du siège national du parti pour empêcher leur réunion. «Le maintien du secrétaire général à la tête du parti risque de fouler aux pieds les constantes du parti», estiment les contestataires. Pour eux, le secrétaire général n'a pas les capacités ni les compétences pour gérer et promouvoir la victoire réalisée lors des législatives du 10 mai dernier. «C'est grâce au président de la République que le FLN a réussi à maintenir sa place de parti majoritaire», affirment les dissidents. Tout en respectant le règlement intérieur du parti, ces derniers s'engagent à aller jusqu'au bout dans leur combat. Intervenant lors de cette réunion, Abderazak Bouhara, membre du conseil national, n'a pas été par quatre chemins pour dire que la base a le droit de demander des comptes à la direction du parti. «Le 9e congrès n'a pas été un congrès réunificateur. Ils ont divisé le parti et éparpillé ses militants», a-t-il insisté en faisant allusion à la direction de M.Belkhadem. Résumant en une phrase le problème du parti, M.Bouhara affirme que le point faible est le manque de confiance entre le parti et ses militants de base. Le vice-président du Sénat estime que M.Belkhadem a encouragé l'opportunisme au sein du parti au détriment des valeurs du 1er Novembre 1954. Revenant sur les consultations tenues auparavant, M.Bouhara a renvoyé la balle dans le camp de M.Belkhadem. «Nous sommes des gens de dialogue et M.Belkhadem a fermé toutes les portes», a-t-il affirmé en contestant toutefois le discours politique à géométrie variable. Selon le porte-parole du mouvement de redressement, Mohammed Seghir Kara, une réunion extraordinaire est prévue avant le 14 juin prochain, date de la tenue du comité central. «Nous comptons actuellement 210 membres du comité central et nous allons multiplier nos contacts pour réunir le quorum et tenir une réunion avant le 14 juin prochain», a-t-il affirmé. Dans le cas où le quorum ne serait pas atteint, M.Kara n'exclut pas leur présence à la réunion du comité central du 14 juin pour recruter davantage de voix et passer à l'action.