32 films composent ce programme dont la vision d' «une société en déliquescence» témoigne du rapport du «jeu» dans le monde... Comme nous l'avons annoncé précédemment, la 10e édition des Rencontres cinématographiques de Béjaïa se tient cette année du 9 au 15 juin à la Cinémathèque. Après avoir dévoilé son programme, Abdenour Hochiche, président de l'association Project'heurts organisatrice de la manifestation et Samir Ardjoum, directeur artistique dudit événement ont tenu hier matin un point de presse afin de le rendre public et expliquer leur démarche cinéphile. Pour Samir Ardjoum, «ce sont des films qui ont beaucoup plu et ce, a t-il relevé de par leur manière de travailler sur la forme sur certaines thématiques comme la dignité, le territoire et les origines». Et de renchérir: «On s'est aperçu qu' à travers les 32 films sélectionnés qui voient la société en déliquescence, l'on a découvert leur manière de filmer qui est, à la fois expérimentale et très personnelle. C'est ce qui nous a intéressés. Comment le cinéaste en abordant ces thématique citées plus haut, parle de soi-même. Et c'est cela qui a été soulevé dans la présélection. Ils sont obligés de parler deux-mêmes pour comprendre la société dans laquelle ils vivent. On a tiré cette conclusion après avoir sélectionné les 33 films et réfléchi un peu là-dessus.». Pour Abdenour Hochiche: «La 10e édition n'a pas de particularité spécifique», dira-t-il d'emblée, car, ajoute-t-il, «notre ligne est de s'inscrire dans une dynamique qui se veut la plus éloignée possible de tout ce qui est conjoncture et mode d' anniversaire. La seule spécifiée est le cinéma dans le sens où, à chaque édition, il y a des films qui plaisent autrement, un débat et une réflexion sur le cinéma, de l'effervescence cinématographique. En même temps, cela nous plaît d'arriver à la 10e édition, car on est une petite association et à chaque fois, on essaie d'aller au charbon pour monter cette manifestation, que ce soit pour trouver les moyens financiers ou pour trouver les films. Ailleurs, arriver à la 5e édition d'un événement est une gageure de pérennité, chez nous. Dix ce n'est pas suffisant, car tout est aléatoire et les festivals peuvent disparaître comme ils ont été institués, n'était le soutien et l'aide permanent qui les fait exister et assurent leur continuité. Et Abdenour de souligner confiant tout de même:«Vu les conditions et l'environnement...mais on espère qu'à partir de cette année, les rencontres vont exister pour de bon. On espère que cela va se poursuivre, or la manifestation ne tient qu'à un fil. Il faut toujours préciser les choses et avoir les pieds sur terre». Cette année, le nombre de films qui seront projetés à la cinémathèque ont été réduits, l'option de projeter des films vers minuit a été rejeté en raison du peu d'engouement des festivaliers pour cette heure tardive. Une expérience appliquée l'année dernière qui n'a pas porté ses fruits d'où sa non-reconduction. Une réduction dans le nombre certes, mais qui n'enlève rien de la qualité des films programmés. Côté programmation justement, c'est en petit comité de sélection restreint (trois personnes) que se fait cette dernière. Cette année, l'association a reçu 180 films à partir desquels sont sortis du lot les films qu'on verra prochainement à Béjaïa. Difficile de choisir les noms phares tant les films se valent tous aux yeux de Hochiche, néanmoins, il nous en citera quelques-uns qui feront certainement le bonheur des cinéphiles et autres curieux du 7e art algérien. L'on citera Le Repenti de Merzak Allouache que tout le monde attend ici en Algérie, et même ailleurs, le cycle de Rabah Ameur Zaïmeche, La Chine est encore loin de Malek Bensmaïl en ouverture des rencontres, les deux films de six minutes de Amel Kateb qui revient cette année avec un regard neuf sur l'Algérie d'aujourd'hui, sans oublier les courts métrages des plus pertinents et intéressants à découvrir. Notons que tous ces films, sauf quelques exceptions, seront pour la plupart accompagnés de leurs auteurs réalisateurs, comédiens et peut-être producteurs qui viendront en débattre avec le public lors des café-ciné qui se tiendront au niveau du Théâtre régional de Béjaïa. En somme, des films de réalisateurs connus et d'autres moins connus afin de privilégier les rencontres et le frottement entre les gens, croiser aussi les regards et les connaissances en matière cinématographique pour plus d'enrichissement et de découvertes. En parallèle à ces projection, notons que l'atelier de réécriture de scénario Côté Court, dans sa 5e édition sera renforcé cette année. Il sera constitué de 12 stagiaires et verra la périodicité s'étaler sur trois fois, soit durant les rencontres de juin, puis au mois d'octobre et enfin en novembre.