La question lancinante de la gestion des déchets se pose avec acuité. L'Algérie produit chaque année une quantité énorme de déchets ménagers, industriels et hospitaliers. Selon les données statistiques, 10 millions de tonnes de déchets ménagers sont produits annuellement en Algérie dont 760.000 tonnes sont recyclables. Néanmoins, la problématique ne réside pas dans le rejet de ce type de déchets mais, dans leur traitement. Ainsi, 2% seulement de la quantité globale des déchets recyclables produits, estimés à 760.000 tonnes, sont traités. Une quantité infime. Reste maintenant à déterminer l'impact de ces déchets sur l'environnement notamment sur l'homme, la faune, la flore et les nappes phréatiques. Un projet pilote sera lancé incessamment pour la récolte sélective des déchets ménagers, selon la déclaration faite, hier, par la directrice départementale au ministère de l'Environnement, Zahia Ben Khenouf. Avant de généraliser cette expérience, il est prévu, à titre expérimental, de lancer le processus de la récolte sélective des déchets dans 5 wilayas: Alger, Tlemcen, Ghardaïa, Djelfa et Annaba: «Les études du projet sont terminées et des villes au niveau de ces cinq wilayas ont été choisies. Une campagne de sensibilisation sera lancée prochainement», a annoncé la responsable du ministère. Dans l'optique de la prise en charge de ce phénomène environnemental, «un plan national de gestion des déchets ménagers a été mis en place, dans le cadre du Programme national pour l'environnement et le développement durables», rappelle Zahia Ben Khenouf, afin de résoudre définitivement la question inhérente à la gestion des déchets. Pour atteindre cet objectif au niveau communal prioritairement, un réseau de gestion locale des déchets a été lancé. Ainsi, «le plan mis en place touche 1000 communes. Chacune d'elles disposera des moyens adéquats pour la gestion locale des déchets», explique la représentante du ministère de l'Environnement. Additivement à ce programme, «115 centres de destruction technique des déchets ménagers ont été créés au niveau national, pour une gestion effective des détritus», précise Zahia Ben Khenouf. Elle ajoutera, dans ce sens, que «118 décharges publiques secondaires sont implantées au niveau national». Afin de peaufiner le réseau national de la gestion et la destruction des déchets, «une opération d'inscription sera lancée prochainement pour couvrir les 500 circonscriptions communales non touchées par le dispositif existant, et ce dans le cadre 2010-2014», souligne la responsable du ministère de l'Aménagement du territoire. Par ailleurs, en ce qui concerne le projet relatif à la gestion des déchets hospitaliers, qui a fait l'objet de plusieurs séminaires et journées d'études auxquelles ont participé des bureaux d'études et entreprises étrangères, un «projet pilote a été lancé en collaboration avec le gouvernement belge au niveau de l'hôpital de Kouba où un incinérateur de dernière génération a été installé», souligne la responsable du ministère. «Cette opération sera généralisée à l'ensemble des hôpitaux du pays», prévoit-elle.