Les pays membres de l'OCS ont une position commune sur la Syrie et mettent en garde contre une intervention étrangère La Chine et la Russie se sont engagées hier à Pékin à renforcer leur partenariat stratégique, à agir de façon concertée au sujet de la Syrie et à étendre leur influence en Afghanistan à l'approche du retrait des forces de l'Otan. Moscou et Pékin, principaux partenaires de Damas, ont promis de coordonner leurs actions sur la Syrie, notamment pour appliquer le plan de l'envoyé spécial de l'ONU Kofi Annan. «La Russie et la Chine sont résolument opposées à des tentatives en vue de régler la crise en Syrie par le moyen d'une intervention militaire étrangère, de même qu'en vue d'imposer (...) un changement de régime», est-il en outre écrit dans le communiqué commun diffusé à l'issue de la visite du président russe Vladimir Poutine dans la capitale chinoise. «Nous agissons en concertation au sujet des différentes situations de crises dans le monde», a également assuré le chef de la diplomatie russe, après des entretiens avec les dirigeants chinois. Il a aussi appelé à une nouvelle conférence sur la Syrie réunissant «les pays qui ont réellement une influence sur les différents groupes d'opposition» syriens comme la Turquie, l'Iran, la Ligue arabe, l'UE et les membres du Conseil de Sécurité de l'ONU. Le président russe Vladimir Poutine a eu des entretiens à Pékin avec le Premier ministre Wen Jiabao et le vice-président Xi Jinping, très probable futur Numéro un chinois. «La relation entre nos pays est un élément important des relations internationales et de la sécurité internationale», a déclaré le chef de l'Etat russe. «Cela comprend les échanges entre nos secteurs militaires. Nous continuerons à coopérer ensemble», a poursuivi M.Poutine qui a salué le «succès» des récentes premières manoeuvres navales sino-russes en mer Jaune. «Renforcer notre partenariat stratégique répond non seulement aux intérêts vitaux de nos deux pays mais cela revêt une importance cruciale pour la paix et la stabilité dans le monde», a de son côté affirmé Wen Jiabao. Leurs discussions se sont déroulées en marge du sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), pour lequel ont été invités le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et le chef de l'Etat afghan Hamid Karzaï. Au menu des discussions en marge de l'OCS, une organisation qui fait contrepoids à l'influence américaine en Asie centrale, figuraient notamment les questions brûlantes du retrait d'Afghanistan et du programme nucléaire iranien. L'OCS «va jouer un rôle plus important dans la reconstruction pacifique de l'Afghanistan» a affirmé le président chinois Hu Jintao dans une interview hier au Quotidien du Peuple, l'organe officiel du Parti communiste chinois. «L'OCS a l'expérience et la capacité nécessaire en matière de lutte contre le terrorisme, les stupéfiants et la criminalité transfrontalière aussi bien qu'en matière de développement économique et elle est prête à renforcer sa coopération avec l'Afghanistan, ce à quoi l'Afghanistan est ouvert», a ensuite précisé Liu Weimin, un porte-parole de la diplomatie chinoise. La lutte d'influence en Afghanistan s'intensifie à l'approche de la fin 2014, quand le gros des forces de l'Otan aura quitté le pays. Kaboul a signé en mai un partenariat stratégique avec Washington, auquel l'Iran s'est opposé, sans succès. Le sommet de l'OCS se déroule alors que les incertitudes sur la nature du programme nucléaire de Téhéran continuent à susciter l'inquiétude internationale. «De nouvelles sanctions visant Téhéran seraient totalement contre-productives», a affirmé Sergueï Lavrov. Une position reprise dans le communiqué commun sino-russe. Moscou et Pékin s'y disent «contre le recours à la force militaire ou la menace d'un recours à la force contre l'Iran, et n'approuvent pas la prise de sanctions unilatérales contre lui». La Russie et la Chine appellent à la poursuite des discussions en vue de trouver un règlement diplomatique concernant le programme nucléaire controversé de l'Iran, toujours selon ce document. Les deux puissances avertissent en outre que la confrontation persistante à propos de l'Iran «peut avoir des conséquences négatives non seulement pour les pays de la région, mais pour l'ensemble de la communauté mondiale, surtout compte-tenu de l'instabilité générale en Afghanistan, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord» Hier, Wen Jiabao a déclaré au président iranien que la Chine était opposée à l'acquisition de l'arme nucléaire par tout pays du Moyen-Orient.