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M.Yang Jiechi ministre des affaires étrangères de la république populaire de chine : “Nous avons œuvré activement à préserver la paix mondiale”
conférence de presse de la semaine.......
Publié dans Le Maghreb le 15 - 03 - 2012

"Q uand la Chine s'éveillera, le monde tremblera": la prophétie de Napoléon 1er, reprise il y a trente huit ans par le politique français Alain Peyrefitte, a fini par se matérialiser sur le terrain dans une atmosphère emprunte de paix et de relations exemplaires. Sorti de sa léthargie, le géant asiatique fait aujourd'hui trembler économiquement les plus grandes puissances de la planète. Le miracle chinois n'a pas puisé dans le transcendantal, puisqu'il n'est qu'une suite logique des réformes économiques entamées par ce pays en 1978. Puissance démographique, économique et militaire, le gigantisme chinois a aisément intégré la mondialisation à la grande surprise des adeptes d'une mondialisation unilatérale. Formidable réservoir de croissance, la chine fait peur…aux occidentaux quelque peu déçus de n'avoir pu la contaminer du virus de la dislocation et de la désintégration. En marge de la 5e session de la 11e Assemblée populaire nationale, le 6 mars dernier, s'est tenue au Grand Palais du Peuple à Pékin en Chine, une conférence de presse d'une durée de 1 heure et 45 minutes, animée par le Ministre des Affaires étrangères Yang Jiechi, qui a répondu aux questions des quelque 500 journalistes chinois et étrangers portant, notamment sur la politique étrangère et les relations extérieures de la Chine .
Yang Jiechi : Bonjour, chers amis de la presse. C'est un grand plaisir pour moi de vous rencontrer ici. Le Premier Ministre Wen Jiabao, dans le rapport d'activité du gouvernement qu'il a présenté, a fait un exposé complet sur la politique étrangère et l'action diplomatique de la Chine. Et maintenant, je suis heureux de répondre à vos questions.
CCTV : Au cours des dix dernières années, la situation internationale a connu de grands changements et la diplomatie chinoise a résisté à de multiples épreuves l'une après l'autre. Comment voyez-vous l'action diplomatique de la Chine de la dernière décennie ? Cette année, dans certains pays et régions se poursuivent encore des confrontations et conflits. A votre avis, comment la diplomatie chinoise pourra-t-elle répondre aux nouveaux défis ? Et comment envisagez-vous la diplomatie chinoise cette année ?
Yang Jiechi : Je pense qu'il est d'une signification importante pour moi de commencer la conférence de presse d'aujourd'hui par passer en revue la diplomatie chinoise au cours des dix dernières années, car cela nous permet d'envisager l'avenir.
Ces dix dernières années ont vu le monde connaître de grands développements, de profonds changements et de vastes réajustements. C'est aussi une décennie où la Chine a déployé beaucoup d'efforts et remporté des fruits abondants dans son action diplomatique. Sous la conduite du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) ayant comme Secrétaire général le camarade Hu Jintao, nous avons, dans les affaires étrangères, travaillé fermement dans l'intérêt général, répondu de manière appropriée à l'instabilité et ouvert de nouvelles perspectives, permettant ainsi de créer un environnement extérieur favorable au développement socio-économique du pays. A mon avis, l'action diplomatique de la Chine au cours de la dernière décennie peut se résumer comme suit :
Premièrement, servir l'intérêt général. La souveraineté et la sécurité nationales représentent toujours la première priorité. La diplomatie chinoise a contribué activement au développement socio-économique du pays, en veillant dans le même temps à préserver vigoureusement les droits et intérêts légitimes des ressortissants et des entreprises chinois à l'étranger et à sauvegarder fermement la souveraineté, la sécurité et les intérêts du développement du pays. Deuxièmement, chercher la coopération. Nous avons renforcé, dans le cadre tant bilatéral que multilatéral, la coopération et les échanges politiques, économiques et culturels avec les divers pays du monde, ainsi que les organisations internationales et régionales, ouvrant ainsi une nouvelle dimension de coopération gagnant-gagnant. Troisièmement, promouvoir la réforme. Nous avons participé activement à la gouvernance mondiale et travaillé à faire évoluer le système et l'échiquier internationaux dans le plus grand intérêt des pays en développement, de sorte à accroître la représentation et l'influence de la Chine et des autres pays en développement dans les affaires internationales.
Quatrièmement, façonner l'image du pays. Les visites à l'étranger de nos dirigeants et celles de dirigeants étrangers en Chine, ainsi que les plates-formes importantes que sont les Jeux Olympiques de Beijing et l'Exposition universelle de Shanghai nous ont permis de développer activement la diplomatie publique et la diplomatie culturelle, de raffermir l'amitié entre le peuple chinois et les autres peuples du monde, et de montrer l'image d'une Chine hautement civilisée, démocratique, ouverte et qui progresse sans cesse. Cinquièmement, apporter une contribution au monde. Nous avons œuvré activement à préserver la paix mondiale et à promouvoir le développement commun. La Chine est aujourd'hui un acteur constructif de plus en plus important dans le règlement des problèmes d'actualité internationale et régionale, et un moteur important de la croissance mondiale. A l'heure actuelle, dans une situation internationale en mutation profonde et complexe se dessine une tendance plus forte de la paix, du développement et de la coopération. Dans le même temps, les répercussions profondes de la crise financière internationale se font sentir et la reprise de l'économie mondiale s'avère lente. A cela s'ajoutent des problèmes qui se posent avec acuité, tels que le changement climatique, la sécurité énergétique et la sécurité alimentaire. Tout cela aura des impacts profonds sur l'évolution de la situation internationale et l'action diplomatique de la Chine dans les années à venir. En 2012, nous allons continuer à développer une diplomatie tous azimuts, aux différents niveaux et dans de vastes domaines, et à promouvoir sans cesse l'innovation sur les plans théorique et pratique dans notre action diplomatique, tout en tenant compte de la situation domestique et internationale, afin d'apporter une contribution active au succès du 18e Congrès du PCC et à la mise en œuvre sur tous les plans du 12e Plan quinquennal. Plus précisément, les priorités de notre action diplomatique sont les suivantes :
Premièrement, servir le développement du pays. Nous allons axer nos efforts sur l'accélération de la transformation du mode de croissance et gérer adéquatement les différents risques et défis extérieurs pour nous offrir un environnement extérieur plus propice au développement socio-économique du pays. Deuxièmement, préserver la paix. Nous allons sauvegarder fermement la souveraineté et la sécurité nationales, promouvoir davantage le règlement des problèmes internationaux et régionaux, notamment des questions d'actualité brûlante, par voie de dialogue, de consultations et de négociations, et jouer le rôle qui incombe à la Chine, un grand pays responsable. Troisièmement, promouvoir la coopération. Nous allons renforcer davantage notre coopération d'amitié avec les divers pays du monde, ainsi que les organisations internationales et régionales, et travailler à approfondir les intérêts communs afin de relever ensemble les défis planétaires, de préserver la paix mondiale et de promouvoir le développement partagé.
RIA Novosti : Comment voyez-vous les récentes élections présidentielles en Russie ? Comment la Chine envisage-t-elle le partenariat de coordination stratégique sino-russe ? Par ailleurs, la Chine qui assume cette année la présidence tournante de l'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) sera le pays hôte du sommet de l'OCS dans le courant de l'année. Comment envisagez-vous ce sommet ? Et quelles sont vos attentes du développement de l'OCS ?
Yang Jiechi : Nous avons noté que les élections présidentielles se sont déroulées dans d'heureuses conditions en Russie le 4 mars. Le Président Hu Jintao a envoyé un message de félicitations au Président élu Vladimir Poutine. Nous espérons que le peuple russe remportera de plus grands succès dans la voie de la prospérité du pays et du redressement de la nation.
Le gouvernement chinois est déterminé à travailler ensemble avec la Russie pour promouvoir le partenariat de coordination stratégique sino-russe et renforcer la coopération pragmatique entre les deux pays dans tous les domaines. Le développement des relations sino-russes en 2012 peut se résumer en une mission centrale et cinq priorités. La mission centrale est de mettre en œuvre sur tous les plans la planification pour le développement des relations sino-russes dans les dix ans à venir. Et les cinq priorités sont : Premièrement, bien organiser les contacts et les échanges de visites de haut niveau cette année ; Deuxièmement, accroître le soutien mutuel sur le plan politique ; Troisièmement, promouvoir davantage la coopération mutuellement avantageuse dans les domaines économique, commercial, énergétique, technico-scientifique, décentralisé et des infrastructures ; Quatrièmement, renforcer les échanges humains et culturels, et assurer en particulier le succès de l'Année touristique de la Russie en Chine ; Cinquièmement, intensifier la coopération dans les affaires internationales et régionales. Nous sommes convaincus que grâce aux efforts conjugués de part et d'autre, le partenariat de coordination stratégique sino-russe donnera des fruits plus abondants. Cette année marque l'" Année de bon voisinage " de l'OCS et aussi la première année de la deuxième décennie pour l'Organisation. La Chine présidera le Sommet de l'OCS cette année ayant pour thème " approfondir le bon voisinage et planifier le développement ultérieur de l'OCS ". Trois sujets seront inscrits à l'ordre du jour du Sommet : Premièrement, approfondir les différentes mesures de coopération dans le cadre de l'OCS et élaborer une stratégie de développement de l'OCS pour les dix ans à venir ; Deuxièmement, planifier la coopération pragmatique de la prochaine étape et instaurer notamment un mécanisme de garantie de financement pour la coopération multilatérale ; Troisièmement, échanger des vues sur la situation internationale et régionale en mettant l'accent sur l'amélioration des mesures adoptées par l'OCS pour mieux affronter les événements qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité dans la région. Nous sommes convaincus que ce Sommet, qui s'inscrira dans la continuité de l'OCS, permettra d'ouvrir de nouvelles perspectives pour le développement de l'Organisation. En ce qui concerne le développement ultérieur de l'OCS, je pense que les parties concernées œuvreront pour mieux valoriser les avantages de la proximité géographique, renforcer la coopération en matière de sécurité et de stabilité régionales et accroître l'interconnectivité et les échanges culturels dans le plus grand intérêt de leurs peuples.
Wall Street Journal : Est-ce que la Chine considère la réorientation stratégique des Etats-Unis vers l'Asie comme une menace ? Si c'est le cas, quelles sont les contre-mesures que la Chine prendra contre cette menace ? Par ailleurs, vu les divergences entre la Chine et les Etats-Unis sur l'Iran, la Syrie et d'autres dossiers, quelles sont les mesures que les deux pays doivent adopter pour approfondir leur confiance mutuelle ?
Yang Jiechi : Je crois qu'il est nécessaire de m'exprimer d'abord sur la relation sino-américaine dans son ensemble. Cette année marque le 40e anniversaire de la publication du Communiqué de Shanghai. Au cours des 40 dernières années, la relation sino-américaine n'a cessé d'avancer malgré des hauts et des bas et la porte des échanges et de la coopération s'est de plus en plus ouverte. L'histoire des échanges entre la Chine et les Etats-Unis souligne clairement que la bonne entente leur est bénéfique tandis que l'affrontement leur est nuisible. Maintenir un développement sain et régulier de la relation sino-américaine relève de la responsabilité commune des deux pays et correspond aux intérêts fondamentaux de la communauté internationale. A mon avis, malgré des divergences et des désaccords entre les deux pays, la relation sino-américaine marche en avant, pas en arrière. Le Président Hu Jintao a effectué une visite d'Etat réussie aux Etats-Unis l'année dernière, lors de laquelle, il a dégagé avec le Président Barack Obama un important consensus sur la construction d'un partenariat coopératif sino-américain basé sur le respect mutuel et le bénéfice réciproque. Depuis, le Président Hu Jintao et le Premier Ministre Wen Jiabao ont eu plusieurs rencontres importantes avec le Président Obama. Le mois dernier, le Vice-Président Xi Jinping a effectué une visite réussie aux Etats-Unis, ce qui a permis de promouvoir davantage la construction du partenariat coopératif sino-américain. Nous estimons toujours qu'il faut traiter et gérer la relation entre la Chine et les Etats-Unis dans une perspective stratégique de long terme et tenir fermement le cap de leur partenariat coopératif. Les deux parties doivent s'en tenir toujours aux principes énoncés dans les trois communiqués conjoints sino-américains et la déclaration conjointe sino-américaine, et respecter effectivement les intérêts vitaux et les préoccupations majeures de l'une et de l'autre. Les Etats-Unis doivent, en particulier, honorer leurs engagements et traiter, de manière prudente et adéquate, les questions touchant aux intérêts vitaux de la Chine, telles que la question de Taiwan et celle relative au Tibet. Les deux pays doivent continuer à accroître leur confiance stratégique mutuelle et à surmonter diverses perturbations à travers les échanges de visites et les contacts de haut niveau, comme les Dialogues stratégique et économique, pour ouvrir de nouvelles perspectives de relations entre grands pays caractérisées par l'interaction bénéfique et le gagnant-gagnant. L'Asie-Pacifique est la région où convergent le plus les intérêts de la Chine et des Etats-Unis. Voyons ensemble la situation générale dans cette région. A mon avis, la paix, la coopération et le développement représentent une tendance irrésistible et une aspiration commune. Tous les pays du monde, grands ou petits, puissants ou faibles, riches ou pauvres, sont tous membres égaux de la communauté internationale. Tous les chemins de la Chine mènent à l'Asie-Pacifique et au reste du monde. Nous sommes disposés à coopérer avec les différents pays pour bâtir ensemble un monde meilleur et plus égal. Je pense que les parties concernées doivent toutes travailler pour la paix, la stabilité, le développement et la prospérité en Asie-Pacifique. Nous nous réjouissons de voir les Etats-Unis jouer un rôle constructif dans cette région. Dans le même temps, nous espérons qu'ils respectent les intérêts et les préoccupations de la Chine. Nous entendons travailler ensemble avec les Etats-Unis et les autres pays de la région pour construire une Asie-Pacifique plus stable et plus développée. La Chine et les Etats-Unis sont en communication étroite sur les dossiers syrien et iranien. La paix, la stabilité et le développement du Moyen-Orient correspondent aux intérêts fondamentaux des peuples de la région et à ceux de la communauté internationale. C'est le point de départ et l'objectif final de nos actions sur les questions liées au Moyen-Orient. Vous avez parlé de la Syrie et de l'Iran. Concernant la question iranienne, nous nous opposons à la mise au point et à la possession d'armes nucléaires par les pays du Moyen-Orient, y compris l'Iran. Dans le même temps, nous estimons que tous les pays ont droit à l'usage pacifique de l'énergie nucléaire, à condition de respecter leurs obligations. Nous estimons que la question iranienne doit être gérée et réglée de manière adéquate par le dialogue et la coopération, et non par la confrontation et les sanctions. Nous sommes opposés à l'imposition des sanctions unilatérales. Cette position est partagée par la majorité des pays du monde. Dans le même temps, nous attachons une grande importance au mécanisme de consultations et de négociations entre les Six et l'Iran. Dans le cadre de ce mécanisme qui comprend la Chine et les Etats-Unis, nous restons en étroits contacts et concertations avec les Etats-Unis, la Russie, l'Union européenne et d'autres parties concernées. Nous espérons voir la tenue rapide du nouveau tour de dialogue, afin de faire avancer le processus de règlement du problème nucléaire iranien.
Radio nationale de Chine : Depuis la fin de l'année dernière, il y a eu d'étroits échanges de visites et de multiples interactions entre les dirigeants chinois et ceux des pays voisins. Dans le même temps, certains parlent de la montée des différends territoriaux et maritimes entre la Chine et certains de ses pays voisins, ainsi que des inquiétudes croissantes de certains pays vis-à-vis du renforcement de la puissance de la Chine et de sa posture diplomatique. Comment évaluez-vous les relations entre la Chine et ses voisins ? Comment la Chine va-t-elle traiter et résoudre les différends avec des voisins ?
Yang Jiechi : Je crois qu'il convient de considérer les relations entre la Chine et ses voisins dans le grand contexte de la tendance principale de leur développement. La tendance générale de ces relations est positive. Fidèle à la politique de bonne entente et de partenariat avec les voisins, la Chine s'emploie à approfondir la coopération mutuellement bénéfique avec les pays asiatiques. Nos relations avec ces derniers se portent bien et il existe bien des facteurs positifs. Tout d'abord, l'intensification des échanges de haut niveau. L'année dernière il y a eu des visites croisées de haut niveau entre la Chine et la grande majorité des pays asiatiques. Prenons l'exemple de l'ASEAN. Plus de 50 visites de haut niveau ont eu lieu entre la Chine et les pays de l'ASEAN en 2011. Ces échanges de haut niveau ont joué un rôle d'orientation irremplaçable dans l'accroissement de la compréhension mutuelle et la promotion de la coopération amicale. Deuxièmement, l'approfondissement de la convergence d'intérêts. Tout à l'heure, vous avez dit que certains pays voisins sont préoccupés par la montée en puissance de la Chine. Mais à mon avis, ils craignent plutôt le ralentissement du développement chinois. Je viens d'effectuer une visite dans des pays asiatiques. Ces pays souhaitent tous voir l'économie chinoise poursuivre sa dynamique et se développer davantage, puisque cela favorise leur coopération mutuellement avantageuse avec la Chine dans les domaines économique, commercial et autres et profite au peuple chinois et aux peuples de ces pays. Quand il y a tant d'avantages, pourquoi ne pas le faire? Le monde où nous vivons est loin d'être équilibré. Certains ont dans les mains des mégaphones, d'autres des microphones, et d'autres encore n'ont rien du tout. Pourtant, je crois toujours que les chiffres sont plus parlants. Aujourd'hui, la Chine est le premier partenaire commercial de la majorité de ses voisins. En 2011, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et le reste de l'Asie a dépassé 1 000 milliards de dollars US. Les investissements chinois dans la région d'Asie avoisinent 20 milliards de dollars US. La coopération entre la Chine et d'autres pays asiatiques dans les domaines comme la science et la technologie, la finance, l'énergie et les infrastructures n'a jamais été aussi large et profonde. Troisièmement, la multiplication de la coordination. La Chine et d'autres pays asiatiques ont travaillé en étroite collaboration dans la gestion des grands dossiers internationaux et régionaux, la promotion de la coopération régionale, la lutte contre la crise financière internationale et les grandes catastrophes naturelles. Quatrièmement, le rapprochement des peuples. En 2011, nous avons organisé, avec beaucoup de pays asiatiques, des activités comme l'année de l'amitié et le festival de la jeunesse. Ces activités sont de belles illustrations de l'amitié profonde unissant le peuple chinois et les autres peuples d'Asie. S'agissant des différends et des désaccords entre la Chine et certains de ses voisins, nous veillons à les aplanir de manière pacifique par le dialogue et les consultations. Dans le même temps, nous espérons que les parties concernées respecteront les droits et intérêts légitimes de la Chine, se garderont des propos et actes susceptibles de compliquer encore davantage la situation, et joindront leurs efforts aux nôtres pour favoriser la stabilité, le développement et le progrès en Asie. Des progrès ont déjà été obtenus dans ce domaine. La Chine et les pays concernés sont déjà parvenus à une série de consensus importants sur la recherche de solutions pacifiques et la promotion de la coopération mutuellement bénéfique. Je voudrais dire ici quelques mots sur la question de la Mer de Chine méridionale. Nous estimons toujours que les litiges au sujet de la Mer de Chine méridionale doit être réglés adéquatement à travers les négociations entre les pays directement concernés en se basant sur les faits et dans le respect des normes fondamentales régissant les relations internationales. En attendant le règlement définitif, les parties concernées pourraient mettre de côté leurs divergences et engager une exploitation en commun. La Chine et les pays concernés ont dégagé une série de consensus importants sur le règlement pacifique des différends et la promotion de la coopération pragmatique en Mer de Chine méridionale. Ceci dit, beaucoup reste à faire. Je tiens à souligner que la Chine et les pays de l'ASEAN sont convenus des lignes directrices sur la mise en œuvre de la Déclaration sur la conduite des Parties en Mer de Chine méridionale. En un mot, nous sommes convaincus que la Chine et les pays concernés ont la capacité et la sagesse de bien gérer ce dossier pour assurer ensemble la paix et la stabilité de la Mer de Chine méridionale.
Agence Xinhua : Vous avez tout à l'heure passé en revue l'action diplomatique chinoise durant la décennie écoulée. Ma question porte sur l'aspect prospectif. Selon vous, quels seront les changements majeurs dans le monde pour les dix ans à venir ? Et quel rôle jouera la Chine ?
Yang Jiechi : Les dix prochaines années seront très importantes pour le développement pacifique de la Chine. Nous célébrerons le centenaire de la fondation du Parti communiste chinois et aurons réalisé notre objectif grandiose de bâtir une société de prospérité moyenne sur tous les plans. Il est à souligner que la puissance économique globale d'un pays ne peut être jugée par un seul indicateur particulier, ni par un indicateur en matière d'agrégat, mais par tout un système d'indicateurs et plusieurs indicateurs structurels. Le statut fondamental de la Chine en tant que pays en développement n'a pas changé. Elle a encore un long chemin à parcourir avant de réaliser la modernisation pour l'essentiel. Si nous sommes pleinement confiants dans la réalisation de nos objectifs, nous portons une appréciation tout à fait objective sur la situation à affronter et les tâches à accomplir. Ni nous ne nous sous-estimons outre mesure, ni nous ne donnerons des leçons à autrui. Les dix prochaines années verront des changements rapides dans les tendances et la configuration mondiales, et des interactions étroites entre les différentes parties en quête d'une meilleure gouvernance dans ce monde changeant. Les quatre grandes tendances suivantes méritent une attention particulière :
Premièrement, l'aspiration au développement se renforcera davantage. Tous les pays veilleront davantage à transformer leur mode de croissance économique et à multiplier leurs atouts respectifs dans la coopération et la concurrence économiques internationales à l'ère de la mondialisation économique. Deuxièmement, la tendance à la multipolarisation du monde s'affirmera davantage. La puissance de l'ensemble des pays en développement se renforcera et les rapports de forces internationales évolueront dans un sens relativement équilibré. Troisièmement, la concurrence et la coopération autour de la réforme du système international se feront de manière plus approfondie. Les différentes parties chercheront à influencer davantage le processus de réajustement et de changement des règles et de l'ordre internationaux. La réforme de la gouvernance mondiale et du système international actuel se poursuivra de façon constante. Quatrièmement, les problèmes brûlants régionaux et internationaux, ainsi que les questions planétaires se poseront avec une acuité croissante. A la résurgence de certains foyers de tension s'ajouteront la multiplication des défis mondiaux tels que le changement climatique, la sécurité énergétique et des ressources, la sécurité alimentaire et la persistance du terrorisme. Et les pays du monde seront plus interdépendants encore avec leurs intérêts plus étroitement liés. Je suis convaincu que l'idée de solidarité face aux difficultés s'enracinera plus profondément dans les esprits. D'un point de vue synthétique, les facteurs favorables et défavorables dans l'environnement extérieur de la Chine s'entremêleront pour les dix prochaines années. Les risques et difficultés, et les conditions et tendances favorables sont les deux faces d'une même médaille. Les opportunités et les défis coexistent et pourraient se transformer mutuellement. Dans l'ensemble, pour la Chine, les opportunités de développement l'emporteront sur les défis et nous serons toujours dans l'importante phase d'opportunités stratégiques. La Chine poursuivra fermement la politique extérieure d'indépendance et de paix, la voie de développement pacifique et la stratégie d'ouverture gagnant-gagnant. Nous continuerons à travailler avec les autres pays à bâtir un monde harmonieux de paix durable et de prospérité commune. Nous tenons beaucoup à la coopération gagnant-gagnant, qui implique la prise en compte des intérêts d'autrui dans la recherche de ses propres intérêts, l'acquittement des responsabilités tout en jouissant des droits, l'adaptation mutuelle et les efforts conjoints pour défendre la justice et élargir les intérêts communs. Tous les pays devront travailler ensemble pour construire un ordre international plus juste et équitable et un monde meilleur.
PTI : Je voudrais poser une question sur l'impact du développement rapide des économies émergentes et des pays en développement sur la configuration mondiale. Dans la perspective du prochain sommet du BRICS prévu pour ce mois-ci, quelles sont les attentes de la Chine ? Vous venez d'effectuer une visite en Inde, durant laquelle vous avez eu des échanges de vues amples avec les dirigeants indiens et dégagé des consensus sur la coopération maritime. Comment évaluez-vous la relation sino-indienne actuelle et les différends qui existent entre les deux pays ?
Yang Jiechi : Le développement rapide d'un grand nombre d'économies émergentes et de pays en développement est un facteur très propice à la promotion d'un ordre international plus juste et équitable. L'année dernière, le troisième Sommet du BRICS s'est tenu avec un grand succès à Sanya, à Hainan, en Chine. Et je suis sûr que le quatrième Sommet du BRICS qui aura lieu très prochainement en Inde sera également couronné d'un plein succès. La Chine espère que le prochain sommet du BRICS permettra des avancées dans les trois domaines suivants. Primo, stimuler la croissance, à savoir : renforcer la confiance dans la croissance économique mondiale et donner un nouvel élan à la reprise mondiale. Secundo, promouvoir la stabilité en valorisant le rôle important des pays du BRICS dans les affaires internationales et l'appaisement et la stabilisation de la situation régionale. Tertio, renforcer la coopération, notamment la coopération pragmatique entre les pays membres dans les domaines économique et financier pour apporter davantage de bénéfices réels à leurs peuples et aux peuples du monde entier. Récemment, j'ai effectué une visite en Inde dans le but de préparer la participation de la Chine au 4e Sommet du BRICS et de faire avancer les relations sino-indiennes. Au cours de ce voyage, j'ai constaté la volonté commune des deux pays d'intensifier leurs échanges, d'accroître leur confiance mutuelle et d'élargir leur coopération en vue d'un développement sain et stable des relations sino-indiennes. Je suis convenu avec le Ministre indien des Affaires étrangères de maintenir des contacts de haut niveau, de promouvoir la coopération pragmatique dans tous les domaines et d'accroître les échanges humains et culturels entre les deux pays. Je crois que les deux parties devront travailler ensemble pour traduire le consensus de leurs dirigeants en actions concrètes. Elles devront, par exemple, engager une coopération et un dialogue dans le domaine maritime et poursuivre leurs efforts conjoints pour maintenir la paix et la tranquillité dans les zones frontalières.
Nihon Keizai Shimbun : Cette année marque le 40e anniversaire de la normalisation des relations diplomatiques entre la Chine et le Japon. Quel jugement portez-vous sur les relations actuelles entre les deux pays ? Dans le contexte où il existe des questions sensibles entre les deux pays, que faut-il faire, d'après vous, pour renforcer la confiance stratégique entre la Chine et le Japon et rapprocher leurs peuples ? Cette année, la Chine est le pays coordinateur de la coopération Chine-Japon-République de Corée. Comme voyez-vous cette coopération trilatérale ?
Yang Jiechi : Depuis la normalisation des relations diplomatiques entre la Chine et le Japon il y a 40 ans, les relations entre les deux pays ont connu, sur tous les plans, un développement considérable. Le gouvernement chinois attache une haute importance à ses relations avec le Japon. Nous estimons que les deux pays doivent, sur la base des quatre documents politiques sino-japonais, accroître sans cesse leur confiance politique mutuelle, élargir leur coopération pragmatique dans tous les domaines, renforcer l'amitié entre les deux peuples et faire avancer leurs relations stratégiques mutuellement avantageuses. S'agissant des sujets sensibles entre les deux pays, tels que les problèmes concernant l'histoire et les îles Diaoyu, nous espérons que la partie japonaise pourra prendre toute la mesure de la complexité et de la sensibilité de ces questions, qui mettent en jeu la base politique et l'intérêt général des relations entre les deux pays. Nous pensons que la partie japonaise doit réellement tirer la leçon de l'histoire, se tourner vers l'avenir et garder à l'esprit l'intérêt général des relations sino-japonaises pour bien gérer ces questions, qui sont extrêmement sensibles. Je crois également qu'il m'est nécessaire de vous faire partager mes réflexions sur les moyens d'accroître la confiance stratégique entre la Chine et le Japon et de rapprocher les deux peuples. Pour accroître la confiance stratégique mutuelle entre les deux pays, l'essentiel est que chacun doit, sur le plan stratégique, voir le développement de l'autre de façon juste et objective. Chacun doit considérer le développement de l'autre comme une véritable opportunité et traiter l'autre comme un partenaire pour son développement. En 2008, lors de la visite du Président Hu Jintao au Japon, les deux pays ont publié leur 4e document politique. Ils sont parvenus à un consensus politique important selon lequel la Chine et le Japon ne sont pas une menace l'un pour l'autre, mais des partenaires qui se soutiennent mutuellement dans leur développement pacifique. Je crois que leur confiance mutuelle sera renforcée si ce consensus se traduit en projets d'échanges concrets entre les deux pays. Le renforcement de l'amitié entre les peuples chinois et japonais est une tâche colossale. Il faut que les deux parties adoptent une vision de long terme et intensifient leurs échanges à de différents niveaux, notamment entre les jeunes, de sorte que davantage de personnes puissent s'engager dans la cause de l'amitié sino-japonaise. Cette année, la Chine assume la coordination de la coopération Chine-Japon-République de Corée. Le Premier Ministre Wen Jiabao recevra en Chine les dirigeants du Japon et de la République de Corée pour le 5e sommet trilatéral. Nous sommes prêts à saisir cette occasion pour renforcer notre coordination, approfondir notre coopération pragmatique et intensifier nos échanges sociaux et culturels avec ces deux pays. Et nous aimerions aussi procéder à des échanges de vues avec eux sur certaines grandes questions internationales et régionales. Nous pensons que les trois parties doivent travailler ensemble pour faire avancer la construction de leur zone de libre-échange et approfondir leur partenariat multidimensionnel et tourné vers l'avenir.
China News Service : Comment voyez-vous la situation actuelle dans la Péninsule coréenne ? Depuis l'année dernière, les parties concernées ont mené des contacts et dialogues sur la reprise des pourparlers à six. Que pensez-vous de la perspective de relance de ces pourparlers ? Et qu'attend la Chine du 2e Sommet sur la sécurité nucléaire qui se tiendra bientôt à Séoul, en République de Corée ?
Yang Jiechi : Maintenir la paix et la stabilité dans la Péninsule coréenne, réaliser la dénucléarisation de la Péninsule et la normalisation des relations entre les pays concernés, et instaurer un mécanisme de paix et de sécurité en Asie du Nord-Est, cela correspond aux intérêts communs de toutes les parties et répond à l'aspiration de la communauté internationale. Les pourparlers à six sont devenus un mécanisme efficace et une plate-forme importante pour la discussion et le règlement de ces questions. Ces derniers temps, nous assistons à une dynamique d'interactions positives entre les différentes parties. En tant que pays président des pourparlers à six, la Chine a toujours maintenu des contacts et dialogues étroits avec les autres parties concernées pour promouvoir la paix et le dialogue. Des résultats importants ont été obtenus. Dans le même temps, nous saluons aussi les dialogues engagés entre les autres parties. Par exemple, le récent dialogue entre la RPDC et


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