La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh) a accusé, hier, le directeur de la prison de Labiodh Sidi Cheikh (wilaya d'El-Bayadh) de violences physiques sur l'un de ses membres, Larbi Tahar, incarcéré dans l'établissement pénitentiaire de la localité depuis le 5 octobre. Selon un communiqué signé par le président de la Laddh, Ali Yahia Abdenour, le directeur de la prison a “roué (Larbi Tahar) de coups sur toutes les parties du corps, lui occasionnant plusieurs blessures et la perte de trois dents”. La Ligue ajoute que le chef de l'établissement pénitentiaire s'est fait aider de personnes tierces — qu'elle qualifie de sbires — afin de “ligoter” et d'“immobiliser” la victime “à l'aide de menottes aux poignets et aux chevilles”. Larbi Tahar a entrepris une grève de la faim pour “protester contre les mauvais traitements et comportements vexatoires, abusifs et mesquins tels que la confiscation de sel et de sucre de son panier, dénudation de tous ses vêtements durant trois nuits de suite…” Son état de santé serait aujourd'hui en nette détérioration. Pour rappel, il a été arrêté et incarcéré dans la prison de Labiodh Sidi Cheikh après avoir apporté son soutien à des syndicalistes du Snapap en grève de la faim. Il a été accusé d'“attroupement armé et de désobéissance”. Il s'agit évidemment d'un acte grave qui vient s'ajouter à bien des dérives en matière de droits de l'Homme. La Laddh interpelle les autorités sur un fait intervenu à l'intérieur d'une prison et dont l'auteur présumé est le premier responsable de cette même prison. En début de semaine dernière, le Chef du gouvernement avait installé un groupe de travail pour la réforme des prisons… L. B.