Qui ne se souvient de l'affaire de la mort d'Ali Ziri en France aux mains de la police et de toute la polémique qui s'en est suivie? Aujourd'hui, cela fait exactement trois ans qu'Ali Ziri, un Algérien âgé de 69 ans, est mort après avoir été arrêté à Argenteuil dans la soirée du 9 juin 2009. Malmené, maltraité et battu dans un commissariat de police, il rendra l'âme le lendemain matin, soit le 10 juin 2009. Dans une déclaration intitulée «France, nous n'oublions pas: troisième anniversaire de la mort d'Ali Ziri aux mains de la police» rendue publique hier, l'organisation Amnesty International a dénoncé le fait que les responsables de sa mort n'aient pas réellement rendu compte de leurs actes. «Cet événement rappelle le peu de succès des démarches visant à traduire en justice les agents de la force publique accusés de graves violations des droits humains», souligne la déclaration. Amnesty International rappelle la genèse de l'affaire. Ali Ziri était passager d'une voiture que conduisait un ami d'enfance, Arezki Kerfali, et qui a fait l'objet, le 9 juin 2009 à 20 h 30 d'un contrôle de police, apparemment pour vérification de l'alcoolémie d'Arezki Kerfali. Selon les déclarations d'Arezki Kerfali, les policiers ont ordonné aux deux hommes de descendre du véhicule, puis les ont frappés, sur les lieux du contrôle et de nouveau dans le fourgon qui les a emmenés au commissariat de police d'Argenteuil, où ils sont arrivés environ 15 minutes plus tard. Au commissariat, alors qu'ils avaient été menottés, on les a forcés à se coucher sur le sol à plat ventre. Selon Arezki Kerfali, les policiers leur auraient adressé des injures racistes. Ali Ziri et Arezki Kerfali ont alors été conduits dans un fourgon de police à l'hôpital d'Argenteuil, où ils sont arrivés peu après 22 h. À 22 h 45, un médecin a constaté qu'Ali Ziri faisait un arrêt respiratoire et avait perdu connaissance. Il est mort à 7 h 30, le 10 juin 2009. L'affaire a été traitée au niveau du tribunal de grande instance de Pontoise mais, déplore Amnesty International, aucun des policiers impliqués dans l'interpellation d'Ali Ziri et les mauvais traitements qui lui auraient été infligés, n'a été entendu. Pourtant, en mai 2010, la Commission nationale de déontologie de la sécurité (Cnds), qui constituait alors le mécanisme de surveillance de la police, a rendu un avis sur cette affaire après avoir examiné les informations disponibles, et a demandé l'engagement de poursuites disciplinaires à l'encontre des fonctionnaires de police concernés. Amnesty International rappelle qu'en janvier 2012, le procureur de Pontoise a requis un non-lieu dans cette affaire. Peu après sa mort, un collectif Vérité et justice pour Ali Ziri a vu le jour. Il a prévu un rassemblement de commémoration à Argenteuil pour la journée d'hier.