La répartition des sièges au sein de l'Assemblée populaire nationale ressemble à plus d'un titre à un positionnement en perspective de l'élection présidentielle de 2014. Un mois après les législatives du 10 mai dernier, le statu quo, rien que le statu quo, marque profondément le paysage politique. L'après-législatives a accentué les divisions et divergences au sein de tous les partis politiques. Cela reflète en fait des enjeux de la vie politique très simple, gérée d'une manière administrative et qui se réduisent aux seuls intérêts et privilèges des clans composant les formations et appareils politiques. Le statu quo, l'incertitude, le désespoir et le désordre rythment la période d'après-législatives. Dans ce contexte, les préparatifs de la prochaine échéance des locales ne sont évoqués que rarement, voire relégués aux calendes grecques. Quoi qu'il en soit, la scène politique algérienne est depuis longtemps familière de ces remous postélectoraux. Le découpage de l'Assemblée nationale ressemble à plus d'un titre à un partage en vue de l'élection présidentielle de 2014. Le Parlement a été dédié à l'ex-parti unique et au duplicata, le RND, dénotant l'échec de la transition et de l'alternance démocratique, censées apporter le changement. Le remaniement ou la formation d'un nouveau gouvernement est maintenu en suspens. Les instances permanentes et organes de fonctionnement interne de l'APN tardent à être installés. D'ores et déjà, on sait que le FFS, miné par une dissension interne, a décidé de ne pas siéger au bureau de l'APN ni dans les structures des commissions permanentes de l'Assemblée, a indiqué, mercredi dernier, un communiqué sanctionnant la réunion de son secrétariat national. La constitution des structures internes de la septième législature, se fera également sans le PT. D'ailleurs, le PT avait annoncé son intention de ne pas faire partie des instances de fonctionnement des travaux de l'APN. Les autres leaders de la classe politique, dont les formations siègent à l'hémicycle, ne se sont pas encore prononcés sur la participation ou non au sein de ces structures. Il s'agit de neuf vice-présidences du bureau de la nouvelle législature, des 12 commissions permanentes. La communication de la liste nominative des candidats aux différentes structures qui les composent, n'est pas à l'ordre de jour. Si présentement on a dénombré six groupes parlementaires constitués, il n'en demeure pas moins que seuls le FLN et le RND, deux partis de l'Alliance présidentielle et alliés au sein de la majorité parlementaire, affichent leur intention quant à la participation et la répartition des structures. Le parti majoritaire (FLN) avec 218 sièges à l'APN, secoué par une crise qui dure depuis plus de deux ans, n'a pas encore tenu sa session du comité central (CC). Cette réunion, qui devra avoir lieu au milieu du mois en cours, sera certainement houleuse. Le MSP, qui pilote l'AAV, en somme des partis réputés pour leur entrisme intrinsèque, ne juge pas utile d'y participer. Alors que Bouguerra Soltani souligne que «les décisions de son conseil national consultatif concernant la non-participation aux prochains gouvernement et Parlement et le maintien de l'Alliance verte sont claires, mûres et ne nécessitent ni explication ni interprétation», le président dudit conseil affirme le contraire. Il ne voit pas d'inconvénient à ce qu'un de ses députés participe au gouvernement. Enfin, les chefs des partis adeptes du Parlement populaire, coalisés au sein du Front de la sauvegarde de la démocratie, boycottent de leur côté l'APN.