Ramdane a écopé de dix ans d'emprisonnement ferme par défaut pour trafic de drogue, sauf que... Maître Abdelaziz Teyar et Maître Noura Ould El Hocine Chelli s'étaient rencontrés dimanche dans la salle d'audience du tribunal de Boufarik (cour de Blida) en vue d'essayer de sauver la «peau» du détenu manquant de «pot» dans une histoire d'un verdict de dix ans d'emprisonnement ferme par défaut pour détention et commercialisation de came, fait prévu et puni par l'article 12 de la loi n°04-18 du 25 décembre 2004 relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes. Et l'article 12 a été rédigé conjointement avec l'article 17 qui, lui, est impitoyable pour les dealers... Pourtant, le jour du jugement, des deux gus trouvés dans une voiture avec une quantité de came provenant, selon les deux sniffeurs, d'un certain Ramdane C. âgé de 40 ans, ce même Ramdane se trouvait à Biskra, loin de se douter qu'il risquait désormais une peine d'emprisonnement ferme pour trafic de drogue. Les deux amis avaient été confondus au cours d'un contrôle de routine des policiers qui avait été aiguisé par le comportement suspect des jeunes qui avaient effectivement sur eux de la drogue. Chose qui ne se fait pas et surtout punie par la loi. Et il est bon de rappeler ici que lors de nombreux contrôles routiniers, les éléments des services de sécurité ont le tic de «sentir», d' «humer», de «deviner la came là où elle a été dissimulée. Dans les cités par exemple, ce sont les trous dans les murs qui servent de caches ou pire! Ils sont carrément barbouillés de terre grise ou couleur brique afin que les policiers ou les gendarmes ne puissent s'y retrouver. Cette fois, les policiers avaient posé les bonnes questions pour avoir les mauvais tics qui confondront les malfaiteurs. Ces malfaiteurs qui pousseront la coquetterie jusqu'à «mouiller» ce pauvre Ramdane qui n'était même pas au centre du pays mais au sud-est, à plus de 499 bornes! Mais pour son bonheur, Ramdane C. a fait opposition et le voilà à la barre, ayant vidé le mandat d'arrêt et répondant sans paniquer aux questions de la présidente au regard maternel ce qui la grandit!!! Et les réponses du jeune inculpé sont faites dans le même moule. «J'étais à Biskra le jour des faits. Les deux jeunes surpris en possession de la drogue ont écopé de dix ans chacun et moi je me retrouve être incarcéré pour rien ou plutôt si: parce que deux délinquants ont donné ma peau aux enquêteurs!» avait précisé Ramdane C. qui se taira jusqu'à l'issue des deux plaidoiries de ses deux avocats qui ont plaidé avec beaucoup de conviction, tentant de sensibiliser Tassaâdit - Nadia Aït Sidhoum la jeune présidente de la section correctionnelle du tribunal de Boufarik (cour de Blida). Ligotée par l'indivisibilité du parquet, Djamila Benkhettou, la procureure, avait, elle, appuyé sur le champignon de l'inculpation, estimant que si les deux complices avaient au moment des faits, donné leur «copain», c'est que sûrement ils le connaissaient: «Ils l'ont dit et répété aux policiers: La came appartient à Ramdane C., avait ajouté la représentante du ministère public, qui avait maintenu ses demandes vis-à-vis du détenu qui verra son sang effectuer une infernale descente dans le mercure... Prenant acte du dernier mot de l'inculpé: «Je suis innocent». «Redonnez-moi ma liberté.» Aït Sidhoum suit en examen le dossier sous-huitaine, le temps qu'elle revoit dans la sérénité le dossier, car aussi bien Maître Teyar que Maître Ould El Hocine ont été intraitables à la barre... sauf que Ramdane C. a écopé des dix ans ferme!