Ses services semblent beaucoup plus occupés par le contrôle de la qualité des produits de consommation Force est de constater que le mois sacré, symbole de ferveur religieuse, de piété et de générosité, s'est mué à travers la passivité des pouvoirs publics en une sorte de complicité avec des «milieux d'affaires»... Mustapha Benbada est directement confronté à la hausse des produits de large consommation, des fruits et légumes en général et de la pomme de terre en particulier de façon ininterrompue depuis 2010, année de sa nomination à la tête du ministère du Commerce. A-t-il une stratégie qui puisse lui permettre de juguler la flambée des prix annoncée qui doit refaire son apparition dans environ un mois à l'occasion du début du mois de Ramadhan? Rien n'indique que son département s'affaire à faire échec à la spéculation. Les services du ministère du Commerce semblent beaucoup plus occupés par le contrôle de la qualité des produits de consommation (fromage fondu, lait en poudre, yaourts...) en cette période de forte chaleur. Les spéculateurs ont ainsi devant eux un boulevard tout tracé pour imposer leurs exigences absolues à un marché dépourvu de mécanismes de régulation. Une manière de livrer le consommateur pieds et poings liés à leur diktat. Force est de constater que le mois sacré, symbole de ferveur religieuse, de piété et de générosité, s'est mué à travers la passivité des pouvoirs publics, en une sorte de complicité avec des «milieux d'affaires». Des opérations financières juteuses sont réalisées sur le dos de citoyens saignés aux quatre veines, sans vergogne, par des commerçants sans foi ni loi. Un calvaire pour les Algériens qui, trente jours durant, doivent affronter des «marchands» de tout poil dont l'appétit féroce est particulièrement surdéveloppé à cette occasion. Le mois du Ramadhan qui est devenu, sans conteste, au fil des ans, synonyme de flambée des prix et d'importations de produits de consommation en tout genre (viandes, céréales, ail, citron, diouls...) fait surtout la part belle aux spéculateurs. Des réflexes qui se répètent comme une mécanique bien huilée qui vous broie, sans pitié. Les mesures prises par le ministère du Commerce ont fait surtout la preuve de leur inefficacité pour juguler ce type de crise chronique qui s'est finalement imposée comme un événement à, inévitablement, célébrer annuellement. A un mois du début du Ramadhan, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada a-t-il retenu la leçon? Le bon sens et la logique voudraient que des mesures appropriées et efficaces soient prises et mises en oeuvre pour éviter que ce scénario cauchemardesque ne se reproduise. Comme une sorte de fatalité à laquelle les Algériens doivent faire face. Une épreuve qu'ils doivent affronter contraints et forcés. Aucun indice ne plaide pour que cela soit autrement cette année. Les seules données dont on dispose consistent au recrutement de 7000 contrôleurs supplémentaires, dont 1 000 l'ont déjà été en 2010, alors que 5000 devaient l'être en 2011 et 2012. On reproduit les mêmes schémas qui produisent les mêmes effets. Importations massives de viandes et de produits très demandés en période de jeûne (céréales, pruneaux et raisins secs, citrons...). En 2010, le gouvernement a eu recours à l ́importation dans l ́espoir de stabiliser les prix. 10.000 tonnes de viande rouge fraîche, 5000 tonnes de viandes congelées, 4000 tonnes de viande blanche, 30.000 tonnes de poudre de lait et 1000 tonnes de citrons (son prix avait atteint les 400 dinars en 2009) le kilogramme en 2009, Ndlr) ont été importées en prévision du mois sacré du jeûne. Peine perdue. Le phénomène s'est reproduit en 2011. «L'approvisionnement du marché (durant le mois du Ramadhan, Ndlr) sera correct. Toutes les données recueillies auprès du ministère de l'Agriculture affirment que les produits agricoles frais et les viandes seront disponibles» avait pourtant assuré le ministre du Commerce au mois de juin 2011 lors d'une conférence de presse tenue en marge des Assises nationales du commerce. La flambée des prix a pourtant bel et bien eu lieu. Un phénomène symptomatique qui indique que les spéculateurs auront encore raison de Benbada pendant le mois de Ramadhan de 2012.