Un juge égyptien respecté, Hossam al-Ghariani, a été désigné lundi à la tête de la commission chargée de rédiger la future Constitution du pays, a rapporté l'agence officielle Mena. «Hossam al-Ghariani, le président du Conseil suprême de la justice et de la Cour de cassation, a été désigné à la présidence de la commission constituante» lors de la première réunion de l'instance, selon la Mena. «Je viens vers vous sans appartenir à rien d'autre qu'à ce pays et à cette commission (...) et je prie chacun de vous de se défaire de toute allégeance autre qu'à cette patrie», a-t-il déclaré après sa désignation. La commission, composée de 100 membres, en majorité des islamistes, avait été élue par les deux chambres du Parlement à quelques jours du second tour de l'élection présidentielle qui s'est terminé dimanche soir et a opposé le dernier Premier ministre de Hosni Moubarak, Ahmed Chafiq, au candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi. Mais des doutes pèsent sur l'avenir de cette commission après l'annonce de la dissolution de l'Assemblée du peuple. Dimanche soir, le Conseil suprême des forces armées (Csfa, au pouvoir) a annoncé dans une «Déclaration constitutionnelle amendée» qu'il exercerait le pouvoir législatif jusqu'à l'élection d'une nouvelle Assemblée du peuple, la chambre des députés dominée par les Frères musulmans ayant été dissoute en application d'un arrêt de la Haute cour constitutionnelle pour un vice juridique dans la loi électorale. La même Déclaration octroie un droit de veto au Csfa sur tout article de la future Constitution qu'il estimerait «contraire aux intérêts suprêmes du pays». Les Frères musulmans se sont vivement opposés à la décision de l'armée, en affirmant que l'Assemblée du peuple restait valide et gardait le pouvoir législatif.