Les droits des réfugiés et des demandeurs d'asile doivent être respectés, a indiqué vendredi le Cardinal Antonio Maria Veglio, président du Conseil pontifical pour les Migrants et des personnes en déplacement. «S'ils ont le droit de sauver leur vie, il devra leur être également reconnu le droit d'accéder au pays d'arrivée. En outre, doivent être appliqués et encore étendus les autres droits de protection, ainsi que le droit à la libre circulation et le droit au travail », a-t-il dit, cité par l'agence italienne Fides. «Les gouvernements (européens) ont la responsabilité de protéger ceux qui fuient la violence, les persécutions et les discriminations », a-t-il souligné lors d'une rencontre en mémoire des victimes des voyages en direction de l'Europe. «Au cours de la seule année dernière, environ 2.000 personnes ont trouvé la mort au cours de la traversée de la Méditerranée », a rappelé le Cardinal, invitant à s'interroger sur «les motifs qui conduisent tant de personnes à quitter leur pays en s'exposant à de graves risques », selon l'agence. « Il s'agit de personnes qui cherchent désespérément à atteindre un autre pays parce quÆelles fuient les persécutions, les violations des droits humains, la guerre civile ou simplement parce qu'elles sont à la recherche de meilleures opportunités économiques afin de pourvoir aux besoins de leurs familles », a précisé le Cardinal. Il a noté que « de nombreux gouvernements ont répondu à l'arrivée des réfugiés et des demandeurs d'asile par des politiques restrictives, abaissant les standards humanitaires dans le but de rendre plus difficile l'entrée » Pour lui, «le rapatriement est parfois justifié comme stratégie pour combattre l'immigration irrégulière », selon Fides. « En réalité, cette mesure bloque l'entrée dans le pays des demandeurs d'asile. En outre, peu de chose est fait afin de réduire le nombre des demandeurs d'asile et pour en diminuer la rétention malgré les normes en vigueur en matière de droits humains », a déploré ce religieux. « Tout cela appartient à une politique de dissuasion. En effet, la présence des demandeurs d'asile et des réfugiés est affrontée comme un problème au lieu de considérer les raisons pour lesquelles ils quittent leur propre pays », a-t-il dit, ajoutant que «ceci va de paire avec une fermeture toujours plus grande de la part de l'opinion publique, ce qui a des conséquences négatives sur les politiques en matière de refuge ».