L'Algérie, qui navigue à vue, va se contenter d'espérer que l'orage passera sans coup férir L'Algérie saura-t-elle faire face au cercle de crises économiques aiguës l'entourant de toutes parts. Si les experts n'ont de cesse de rappeler que l'Algérie avec une économie «trop politisée» voire piégée dont toute évolution possible s'en trouve entravée, il n'en demeure pas moins que même les voix officielles parlent d'un échec cuisant y compris sur le plan économique. La conjoncture actuelle (les crises politiques malienne, libyenne, tunisienne et la crise financière de la zone euro), fait parfaitement ressortir les déficiences d'une économie mono-exportatrice des hydrocarbures, en somme la voie de la facilité ou une économie purement rentière. Faute d'une vision stratégique et de prévisions et de gouvernance, l'Algérie, qui navigue à vue, va se contenter d'espérer que l'orage passera sans coup férir. L'Algérie, qui détient le deuxième matelas de devises de la zone Mena, estimé par le FMI à 205,2 milliards de dollars en 2012 avec une évolution prévisible pour 2013 à 224,1 milliards de dollars, «ne pourra sans doute pas rester en position de contraction permanente»,selon de nombreux observateurs. Mais qu'arrive-t-il donc à l'économie algérienne, pourtant à très fort potentiel? 50 ans après l'Indépendance et 23 ans après l'adoption du constitutionnalisme libéral, la société politique algérienne reste très peu distinguée. Ce n'est pas l'allégeance personnelle, les réseaux clientélistes, les solidarités familiales, claniques, tribales et confrériques, qui peuvent faire de l'Algérie une démocratie, ni même un pays en transition vers l'Etat de droit. Comme quoi, il s'en faut de beaucoup pour sortir du tunnel. Dans ce contexte, l'ex-ministre des Finances, a affirmé que dans le secteur des hydrocarbures, «nous nous apprêtons à connaître des années de récession de la production». Les perspectives économiques moroses dans la région, notamment la crise en zone euro, devraient inciter les acteurs économiques à engager une réflexion sur la mise en place d'une nouvelle économie en Algérie, a affirmé l'ancien ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou. L'ancien ministre également professeur agrégé de sciences économiques, a plaidé pour une nouvelle dynamique de croissance moins dépendante des hydrocarbures, réfutant, toutefois certaines d'entres elles. L'Algérie connaît la plus grave crise d'investissement productif. Environ 85% de l'investissement global en Algérie est assuré par l'Etat, lequel «doit libéraliser son économie» a-t-il ajouté. La nécessité d'engager un débat sur la politique de taux de change adoptée par la Banque d'Algérie actuellement, le renforcement du dialogue social, a été évoqué par l'ex-ministre. Il a plaidé, en outre, pour «la mise en place d'une industrie bancaire à travers la création de banques privées, publiques et étrangères pour le financement de l'économie». Il a conditionné, par ailleurs, la réussite du Programme national de développement des énergies renouvelables, tel que préconisé par le FCE, par l'identification au préalable du marché et des prix de vente. Il a appelé, à ce propos, les décideurs à développer ce programme avec les Chinois car ces derniers, a-t-il soutenu, «maîtrisent parfaitement bien l'industrie électro-solaire». L'ancien ministre s'est dit, par ailleurs, «préoccupé» par la proposition du FCE ayant trait à l'amnistie fiscale en taxant à hauteur de 10% les montants déclarés au fisc puis déposés dans les banques.