C'est dans le splendide palais El Menzah à la Cabah, face au mausolée du Saint Patron d'El Djazaïr, Sidi Abderrahmane, qu'a eu lieu vendredi après-midi, la tenue d'une Journée thématique sur les vestiges archéologiques de la place des Martyrs (Casbah), un événement organisé par l'Association des Amis de la rampe Louni-Arezki» d'Alger, que préside Lounis Aït Aoudia. Le programme de cette Journée, très chargé pour le seul après-midi de vendredi, a vu, notamment la participation de Abdelouahab Zekagh, directeur général de l'Ogebc (Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés) et néanmoins ancien chef du projet Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé de la Casbah (Ppsmvss) Zekagh a retracé les péripéties rencontrées dans l'exécution du programme de sauvegarde du patrimoine de la Casbah, notamment les rencontres avec le ministère des Transports, dont les représentants «n'ont pas voulu reconnaître, la première fois, la valeur archéologique des lieux» à laquelle avait adhéré pleinement un bureau d'études # précise-t-il. Cependant, les responsables des travaux avaient prévenu que «l'histoire d'Alger risquent d'être définitivement effacée en un coup de bulldozer» a regretté une archéologue apparue dans l'un des deux courts métrages projetés. L'assistance a eu, en effet, le loisir de suivre la projection de deux documentaires. Le premier retrace les travaux de sondage archéologique effectués à la place des Martyrs, travaux dirigés par Mourad Bouteflika, directeur de la culture. Ce dernier a expliqué que des recherches intensives d'archives, de documents sur l'antique Icosium ont permis de répertorier toute l'histoire d'Alger. Le second documentaire a montré une simulation de ce que sera la prochaine station de métro de la place des Martyrs où sera érigé un véritable musée patrimonial souterrain. Il faut dire, se sont félicités les intervenants, que la promulgation du décret exécutif de création de l'Agence nationale des secteurs sauvegardés et le budget adéquat qui lui a été attribué, conforte les actions menées pour la sauvegarde d'un symbole civilisationnel. Pour mener à bien ces investigations archéologiques et permettre leur sauvegarde, la profondeur du tunnel du métro est passée de 19 à 34 mètres actuellement. Aït Aoudia a estimé qu'une activité de proximité est menée pour titiller l'éducation et la participation active du citoyen algérois. Il a recommandé la revalorisation et la préservation des activités culturelles de ce patrimoine en citant les fontaines, les artisans, les hammams (bains), les sabbats...de l'antique Médina. Des experts de l'Unesco, a-t-il dit, ont effectué plusieurs visites sur les lieux où s'accomplit un travail qui s'apparente à un véritable défi mené de pair, et cela pour la première fois depuis 2007, avec l'Entreprise du métro d'Alger (EMA).