Face à l'équipe de France, le milieu espagnol honorera sa centième cape avec la Roja. Où son influence dépasse les apparences. Samedi, il rejoindra Iker Casillas, Andoni Zubizarreta, Xavi et Raul dans un cercle très fermé. Celui des centenaires. Xabi Alonso profitera du quart de finale face à la France pour honorer sa 100e sélection avec la Roja. Neuf ans après ses premiers pas internationaux, le 30 avril 2003, face à l'Equateur (4-0). Depuis, le milieu de terrain du Real Madrid a fait du chemin. Il a vécu toutes les campagnes espagnoles. Les sacres de 2008 et 2010, comme les éliminations prématurées de l'Euro 2004 et du Mondial 2006. Xabi Alonso est à Madrid ce que Sergio Busquets est à Barcelone: la plaque tournante du Real, après avoir été celle de la Real Sociedad et de Liverpool. ́ ́ll me rappelle Guardiola quand il était joueur ́ ́, disait José Mourinho fin 2010. Remplaçant sous l'ère Aragones, le natif de Tolosa est devenu indéboulonnable pour Del Bosque. Ricardo Gallego, qui l'a précédé dans l'entrejeu du Real et de la Roja dans les années 80, résume: «Il possède une lecture du jeu incroyable. Il sait quand accélérer le rythme ou, au contraire, le ralentir à certains moments. Et quand je le regarde jouer, je ne sais jamais au fond s'il attaque ou s'il défend, car il sait faire les deux indifféremment.» Lors des trois premiers matchs de l'Euro, Xabi Alonso n'a pourtant pas pesé significativement sur le jeu espagnol. Aux côtés des Barcelonais Xavi et Busquets, le Madrilène a parfois semblé perdu. Et pour cause: il manquait de solutions pour faire parler son jeu long. Depuis le mois de janvier, l'ancien Red n'est plus aussi influent qu'il devrait l'être. Et pourtant, les statistiques de ses trois premières sorties dans cet Euro 2012 restent plutôt éloquentes. Xabi touche certes moins de ballons que Xavi, l'autre relanceur du milieu espagnol. Mais davantage que Busquets, le troisième larron de l'entrejeu. Dans ses transmissions, le Madrilène se trouve aussi précieux que les deux Barcelonais. Un chiffre en dit cependant long sur sa relative timidité à jouer dans la verticalité: face à l'Italie (1-1), l'Eire (4-0) et la Croatie (1-0), près de la moitié de ses passes étaient destinées à... Xavi.