Les Occidentaux et les capitales arabes ont salué, dimanche soir, l'élection du candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi comme premier président de l'Egypte après la chute de Hosni Moubarak. En Egypte, l'évêque Pachomius, chef par intérim de l'Eglise copte orthodoxe d'Egypte, a félicité M.Morsi, selon la télévision publique. Mais de nombreux Coptes ont affirmé avoir voté pour Ahmad Chafiq, disant craindre pour leurs droits en cas d'arrivée d'un islamiste au pouvoir. Israël a rendu hommage au «processus démocratique» qui a permis à M.Morsi d'accéder à la présidence, indiquant qu'il «entend poursuivre sa coopération avec le gouvernement égyptien sur la base du traité de paix» signé en 1979. Pour le mouvement islamiste palestinien Hamas - au pouvoir à Ghaza- «c'est une nouvelle ère qui s'ouvre en Egypte. Il s'agit d'un revers pour le programme de normalisation et la coopération sécuritaire avec l'ennemi (israélien)», a déclaré Mahmoud Zahar, un haut dirigeant du Hamas dans la bande de Ghaza. A Ramallah (Cisjordanie), le négociateur Saëb Erakat a transmis les «félicitations» de l'Autorité palestinienne au nouveau président égyptien. Le Qatar a, quant à lui, «félicité l'Egypte et son peuple ainsi que son président élu, Mohamed Morsi, pour le succès de la démocratie». Doha a salué «le rôle du Conseil suprême des forces armées (CSFA, au pouvoir en Egypte) et des magistrats égyptiens qui ont permis le succès de cette expérience». Au Liban, à Saïda - grande ville à majorité sunnite du sud - des partisans la Jamaa Islamiya, groupe ayant des affinités idéologiques avec les Frères musulmans, ont organisé des célébrations dans les rues. Téhéran a félicité «le peuple égyptien pour sa victoire dans cette élection et la présidence du Dr Mohamed Morsi, et rend hommage aux martyrs du pays». En Irak, le président du Parlement, Osama al-Nujaifi, a souhaité à «l'Egypte et à son peuple sécurité, stabilité et prospérité durant la période à venir». Pour leur part, les Emirats arabes unis ont exprimé «l'espoir de voir les efforts converger maintenant pour assurer la stabilité» de l'Egypte. Au Koweït, l'émir, cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Sabah, a souhaité que M.Morsi puisse «réaliser les aspirations des Egyptiens à la prospérité, la sécurité et la stabilité». Pour le roi de Bahreïn Hamad ben Issa Al-Khalifa, les élections «ont renforcé la voie de la démocratie en Egypte». De son côté, la Jordanie a «favorablement accueilli le choix du peuple égyptien frère de poursuivre sa marche démocratique», souhaitant «la consolidation de la sécurité et de la stabilité». A Bruxelles, l'Union européenne a qualifié la victoire de M.Morsi d' «historique pour le pays et pour la région». Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, s'est déclarée disposée à «travailler avec le président Morsi» et l'a appelé à «tendre la main à tous les autres groupes politiques et Sociaux». Le président français François Hollande a quant à lui assuré que la France est «prête à travailler» avec M. Morsi. «Il importe aujourd'hui que la transition, commencée en février 2011, se poursuive», estime-t-il, afin que «s'établisse en Egypte un système politique démocratique et pluraliste et un Etat de droit garantissant les libertés civiles et politiques de tous les citoyens comme des minorités». A Londres, le ministre des Affaires étrangères, William Hague, a évoqué un «moment historique pour l'Egypte», se réjouissant de l'engagement de M.Morsi à former un gouvernement ouvert. Enfin, pour Rome, l'élection de M. Morsi «est un pas en avant pour consolider les institutions et renforcer l'amitié» avec l'Italie.