Les islamistes peuvent commencer à rêver et à se projeter dans l'après-2014 Toutes les élections organisées dans le sillage des révolutions populaires ont été remportées par les islamistes, sauf en Algérie. Revigorés qu'ils sont par la montée des islamistes dans les pays voisins, les islamistes algériens en tirent gloire. Après les législatives remportées en Tunisie, au Maroc et en Egypte, voilà que les islamistes confirment à la présidentielle égyptienne. Et c'est là une réalisation à vanter, à saluer. Les partis algériens de cette mouvance n'ont pas dérogé à la règle. En effet, la victoire du candidat du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), représentant des Frères musulmans, Mohamed Morsi, à l'élection présidentielle en Egypte a réjoui les partis islamistes algériens. «Nous félicitons le peuple égyptien pour ses grandes réalisations dont le recouvrement de certains de ses droits politiques comme le droit au libre choix», a déclaré, hier, le président du Front de la justice et du développement (FJD), Abdallah Djaballah, qualifiant la victoire de M.Morsi de «méritée». Méritée mais pénible. Mohamed Morsi est sorti vainqueur du deuxième tour de l'élection présidentielle avec 51.73% des suffrages contre le candidat libre, Ahmad Chafiq avec 48.3%, selon les résultats définitifs rendus publics par la Haute Commission électorale. Ce dernier, qui dit avoir suivi avec attention toutes les étapes de la Rrévolution égyptienne dans tous ses détails a salué le travail de la justice du pays des pharaons, estimant que cette victoire était attendue. M.Djaballah souhaite au nouveau président égyptien de réussir dans ses nouvelles missions à réaliser, notamment, une véritable réconciliation nationale, une construction démocratique pluraliste et le développement économique de l'Egypte. Le nouveau président égyptien a, en effet, appelé le peuple d'Egypte «à renforcer notre unité nationale. L'unité nationale est le seul moyen de sortir de ces temps difficiles», a-t-il déclaré dans sa première allocution après l'annonce officielle de sa victoire. Prenant acte de la transparence de ces élections, Abdallah Djaballah a déploré la manière avec laquelle les élections sont organisées en Algérie. Durant les dernières élections législatives, toute la classe politique nationale a dénoncé une fraude générale qui a donné un score illogique au parti du pouvoir, le FLN. Il est vrai que les partis islamistes algériens laminés lors des élections législatives du 10 mai dernier se disent victimes de cette fraude et de la répartition des sièges selon la bonne volonté des décideurs. Cette organisation a permis à l'Algérie de faire l'exception en Afrique du Nord. Dans les pays voisins (Tunisie, Maroc et Egypte), toutes les élections organisées dans le sillage des révolutione populaires ont été remportées par les islamistes. Et le FJD n'est pas le seul parti islamiste algérien à jubiler à la victoire des Frères musulmans en Egypte. Le Mouvement El Islah a été le premier à réagir pour féliciter le peuple égyptien et le nouveau président. «C'est la moisson d'une longue patience du peuple égyptien et des Frères musulmans», commente ce parti dans un communiqué parvenu à la rédaction.Pour ce parti, la victoire des islamistes en Egypte est «une victoire sans précédent» qui instaurera la stabilité et la sécurité dans la région qui vit «le printemps arabe sous plusieurs couleurs». Le parti de Hamlaoui Akkouchi n'a pas manqué de saluer cette victoire. «Le mouvement El Islah félicite le Dr Mohamed Morsi pour sa victoire ainsi que l'Egypte, frère de tous les Arabes et le résultat est sans doute satisfaisant pour toute la région du Moyen-Orient», lit-on dans le communiqué. Les islamistes peuvent commencer à rêver et à se projeter dans l'après-2014.