Exposant les grandes lignes du programme du Cinquantenaire, la ministre de la Culture en a profité pour faire le point et vider son sac. Invitée dans le cadre du rendez-vous de la parole initié tous les mardis par l'Office nationale de la culture et de l'information, Mme Toumi, qui a annoncé les grandes lignes du programme des festivités du Cinquantenaire, est revenue sur ses déclarations intempestives faites cette semaine sur les ondes de la Chaîne III réaffirmant avec virulence sa position envers ces boîtes privées qui, depuis deux ou trois ans, tentent de «siphonner et assécher l'argent du service public», ce qui constitue pour elle un danger, «pas seulement pour l'Etat, mais pour les vrais professionnels qui veulent développer l'industrie culturelle», chose qu'elle défend bec et ongles, a-t-elle fait comprendre dans une longue diatribe arguant qu'il «faut une volonté à tous les niveaux et que tout le monde marche» afin d'éviter d'étrangler le service cultuel, mais pas seulement, tous les autres qui ne savent pas comment faire, et ce, au-delà de la règle de l'offre et de la demande, car assécher l'argent public c'est selon elle, ne plus pouvoir assumer la mission de l'action publique dont en profite le peuple. Elle citera, notamment la Maison de la culture de Annaba avec laquelle elle a vraisemblablement un long précédent. Et assurer un minimum de service public, c'est aussi celui de la Bibliothèque nationale fera-t-elle remarquer dont le rôle n'est pas celui d'un espace, mais de conserver la mémoire de l'Algérie par l'achat de livres, notamment de la France qui refuse de céder ses droits d'auteur. «C'est pourquoi je pousse les maisons d'éditions toujours à acheter les droits. C'est notre gros problème avec la France en matière de coproduction car ils nous disent d'acheter, or le coût budgétaire en terme de change sera terrible pour les Algériens. Nous avons tout de même réussi à convaincre pour nous donner l'argent afin d'acheter un certain nombre d'exemplaire de ces livres au profit de la Bibliothèque nationale. Mais cette acquisition devrait être continue et non épisodique et propre au Cinquantenaire. S'agissant du volet cinéma, qui a fait couler en ce moment beaucoup d'encre et fait beaucoup de mécontents de part et d'autre, la ministre de la Culture qui avouera avoir été sollicitée pour revoir la liste des films arrêtée dans le cadre du Cinquantenaire (11 longs métrages et 20 documentaires), Khalida Toumi n'en démordra pas en affirmant que la commission de lecture chargée de cette section de films est indépendante et est aujourd'hui dissoute après avoir achevé sa mission. «C'est elle qui s'est occupée de l'appréciation de la qualité la recevabilité du scénario, en son âme et conscience. Pour déposer un projet, il faut que cela soit une boîte de production. Seuls, on ne peut pas. Sur 150 projets, la commission a sectionné 31. Y a-t-il eu censure? Jamais! Il y a eu des rejets de projets par une commission souveraine! Au-delà de cette petite cagnotte qu'on a pu avoir pour le Cinquantenaire, il y a la commission du Fdatic à qui on peut s'adresser....» Pour rappel, les festivités du Cinquantenaire de l'Indépendance qui s'ouvriront la nuit du 4 juillet au Casif et parallèlement avec un concert non-stop à l'esplanade de Riad El Feth, connaît un programme énorme qui s'étalera jusqu'au 5 juillet. Musique, expo, colloque sur l'histoire, des plateaux musicaux de choix, à Riad El Feth et autres, 50 pièces de théâtre, colloques des plus intéressants et des activités sur les 48 wilayas du pays, les Algériens ne vont pas s'ennuyer tout au long de l'année en ayant comme arrière-goût le Panaf en mémoire... «Celui qui ose comparer les activités du peuple algérien du point de vue culturel pendant la colonisation et après l'indépendance commet un crime monumental, car avant, nous n'étions pas! Nous n'avions pas d'existence ni d'identité...»