La mise au chômage de plusieurs dizaines d'employés est inévitable «Notre dû s'accumule au fil des jours sans qu'aucune heureuse solution ne se profile à l'horizon», a indiqué un propriétaire d'une entreprise de nettoiement. Tristesse, amertume et désolation sont les premiers signes qui apparaissent sur les visages de plusieurs jeunes propriétaires des entreprises spécialisées dans le nettoiement de la ville. Pour cause, plus d'une soixantaine de ces dernières, qui couvrent l'ensemble des 12 secteurs de la commune d'Oran, sont menacées de faillite et par voie de conséquence de disparition et la mise au chômage de plusieurs dizaines d'employés. Leur situation actuelle est précaire. Elle ne leur permet plus d'exercer faute de moyens financiers. Ces entreprises ont, dans leur majorité, été créées dans le cadre des dispositifs de l'Ansej et de la Caisse nationale antichômage, Cnac. Plusieurs facteurs y ont contribué. A l'origine de cette faillite, c'est d'abord le non-recouvrement de leur dû par plusieurs institutions étatiques. A leur tète la municipalité d'Oran qui est, selon plusieurs contractants, redevable de plusieurs millions de dinars impayés depuis presque une année. «Nous n'avons perçu aucun centime depuis septembre de l'année passée», a déploré le jeune propriétaire d'une entreprise de nettoiement ajoutant que «notre dû s'accumule de jour en jour sans qu'aucune solution heureuse ne se profile à l'horizon». Pourtant «nous avons fait de notre mieux pour embellir la ville en la nettoyant de jour comme de nuit tout en relevant ses détritus en les transportant conformément aux cahier des charges au centre d'enfouissement technique de Hassi Bounif» a-t-il ajouté. Selon les premiers échos parvenant de la division de nettoiement, la municipalité d'Oran ne ménagera aucun effort pour procéder au règlement de la situation financière des entreprises en question et ce, dans les plus brefs délais. Le nettoiement de la ville est devenu, ces derniers temps, le premier casse-tête des responsables locaux qui ont, à la faveur d'une nouvelle stratégie adoptée en vue d'embellir la ville, mis en place une panoplie de mesures visant à l'éradication de tous les points noirs qui ont longuement entaché la capitale de l'Ouest qui a vécu au rythme d'une saleté inouïe pendant près d'une vingtaine d'années. En l'espace de moins d'une année, toutes les choses ont été remises à l'ordre et ce, malgré la résistance de quelques agents communaux qui sont, dans un passé très récent, montés au créneau en vue de bloquer le service en question argumentant que leur action vise à stopper ce qu'ils ont qualifié de «la volonté de privatiser les services de nettoiement». Sur le champ, la mairie d'Oran a répondu à juste titre en rappelant à l'ordre les récalcitrants de la politique d'intégration des petites entreprises de nettoiement. En tout état de cause, la ville d'Oran est productrice de déchets ménagers évalués quotidiennement à près de 1200 tonnes. Le moindre relâchement, notamment pendant cette saison des grandes chaleurs, pourrait être fatal aussi bien pour les habitants que pour les responsables locaux qui entraîneront sans aucun doute la colère des citoyens. Sur un autre registre, la commune d'Oran, en collaboration avec l'entreprise publique «Propreté d'Oran» et une dizaine d'associations, vient tout juste de lancer le projet de tri des déchets ménagers et ce, dans le quartier Akid-Lotfi. Plus de 120 immeubles sont concernés par ladite opération qui porte dans ses dimensions l'amélioration du cadre de vie, la préservation de l'environnement, la facilitation de la tâche des agents communaux et l'éradication des points noirs qui continuent à enlaidir la cité.