«La bataille politique sera engagée sur le terrain avec les militants et non dans le siège national du parti où reposent des cadavres politiquement trépassés.» D'anciens cadres et un groupe de membres du conseil national, élargi à des militants du Front des forces socialistes (FFS), reprennent les chemins de la lutte et de la mobilisation politique pour remettre leur parti sur sa voie initiale, tracée depuis 1963. «Nous allons tenir une rencontre, ce jeudi à Tizi Ouzou, pour discuter de la crise que traverse notre formation et arrêter les stratégies adéquates pour mener une bataille politique avec la base militante», a indiqué une source proche du conseil national du FFS. Et de soutenir: «Notre souci est d'arrêter un programme d'action qui nous permettra d'organiser avec les militants de base et sympathisants un grand meeting à Tizi Ouzou, durant la première semaine du mois de juillet, avant la tenue d'une conférence nationale de tous les cadres, qui demeurent attachés aux fondements et aux idées du parti». La bataille politique sera engagée, poursuit notre source, sur le terrain avec les militants, et non dans les salons feutrés du siège du parti sur les hauteurs d'Alger, où reposent «des cadavres politiquement trépassés». C'est dire que, à l'évidence, l'heure est à l'épreuve du terrain pour les belligérants. D'autant plus que le coup d'envoi sera, croit-on savoir, donné durant la première semaine du mois du juillet par tous les anciens cadres du FFS, à commencer par l'ancien directeur de campagne de Hocine Aït Ahmed, lors de la présidentielle de 1999, Djamel Zenati, Mustapha Bouhadef, Djoudi Maameri, Saïd Khellil et Ali Karboua. C'est d'ailleurs dans ce sillage que se tiendra demain à Tizi Ouzou une rencontre des cadres du FFS pour discuter et décider des voies à suivre pour sauver le FFS d'une implosion certaine, mais aussi et surtout de la domestication de leur parti. Notons en outre que cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la dynamique du rassemblement de toutes les énergies du FFS, à laquelle a appelé son leader charismatique, Hocine Aït Ahmed. Une dynamique qui a malheureusement achoppé sur le refus de la direction actuelle d'oeuvrer à l'aboutissement du processus de rassemblement, tout en refusant un dialogue avec toutes les forces vives et d'arrière-garde du vieux parti d'opposition. Car, l'actuelle direction a opté, selon des voix contestataires, «pour l'abandon des principes fondamentaux du parti, au profit de privilèges, qui lui auraient été offerts par le pouvoir». Les mêmes voix accusent ouvertement la direction, à sa tête Ali Laskri, premier secrétaire du FFS, d'avoir complètement dévié le conseil national de sa noble mission d'orienter les politiques du parti, en l'utilisant comme un instrument de répression contre ses propres cadres. Alors qu'il est dit dans les statuts et les règlements intérieurs du FFS que le conseil national composé de membres élus en congrès national, assure les prérogatives d'une «instance délibérante» du parti. C'est lui qui préconise les orientations politiques et règle tous les conflits au sein du parti à travers ses commissions permanentes dont les membres sortent directement et en exclusivité de toute sa composante humaine. Il est également l'organe de contrôle de l'exécutif qui est sommé de le consulter à chacune de ses dcisions. Néanmoins, force est de constater, regrettent des cadres du FFS, que le C N a été convoqué le week-end dernier, en session ordinaire juste pour servir à valider une prise de décision de l'exécutif. Et de soutenir: «Le CN n' a plus vocation à décider; il est juste utilisé pour servir de faire-valoir. Il est utilisé telle une boîte d'enregistrement pour donner libre cours, expliquent-t-ils, à une batterie de dispositions et de résolutions drastiques à l'encontre de militants, qui auraient refusé de marcher avec les envies de membres influents de la direction nationale du parti. Cela explique, indique-t-on, le quitus donné à cette instance exécutive de se lancer dans une opération de «purge dure et massive» à l'endroit de militants, qui refusent la soumission à la dictature exercée, qu'elle soit interne ou externe au parti. Ainsi, des anciens premiers secrétaires du FFS ont souligné dans une précédente déclaration, que même «le FFS qui fut jadis un espoir pour le peuple algérien a fini par être normalisé et mis au pas!». C'est dire, si l'on se réfère aux déclarations des cadres du FFS, que l'actuelle direction a troqué les principes édifiant sa rhétorique d'opposition depuis l'Indépendance, par un «néopopulisme» subtilement dosé, qui a surpris la classe politique, voir, choqué d'aucuns. Rectificatif Le passage, apparu dans l'édition du 25 juin dans l'article «conclave à Larbaâ Nath Irathen»: «La purge menée par Adolf Hitler, en mettant en place les sections «SA» et «SS», véritables milices chargées de faire office de service d'ordre dans les meetings et d'agresser les adversaires des nazis dans la rue», est un commentaire du journaliste, auteur de l'article.