Pointant un doigt accusateur en direction du Maroc, M.Ksentini est convaincu que la drogue est un moyen politique par lequel ce pays frère essaie de détruire notre peuple. «La drogue ramollit le cerveau et démolit les facultés mentales des personnes qui en sont devenues dépendantes.» C'est par cette sévère mise en garde que le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme, Farouk Ksentini, a donné hier les trois coups du lancement de la campagne contre l'usage de la drogue dans les établissements scolaires et à l'université. Intervenant devant un parterre de maîtres du barreau et de journalistes, l'orateur a indiqué que la drogue est devenue un véritable problème de santé publique et que sa consommation n'a jamais atteint un seuil aussi alarmant chez nous. Pointant un doigt accusateur en direction du Maroc, M.Ksentini est convaincu que «le mal émane de ce pays qui n'a jamais caché sa haine envers l'Algérie, et que pour la punir, il n'a pas hésité d'utiliser la drogue comme moyen politique pour détruire son peuple, en visant particulièrement les adolescents». Dans son réquisitoire, le président de la Cncppdh, s'en est pris, violemment, à ces commerçants de la mort qui, en échange de denrées alimentaires introduites frauduleusement chez eux, nous inondent en drogues dures et produits interdits par la loi. Tout en clamant qu'il était fermement opposé à la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays, du moins tant que le Maroc ne cessera pas son chantage morbide à l'égard de l'Algérie, Farouk Ksentini interpelle les hautes autorités du pays afin qu'elles réagissent et fassent pression sur ce voisin devenu, selon lui, très encombrant. Revenant, ensuite, sur la campagne nationale de sensibilisation contre l'usage de la drogue en milieu scolaire et universitaire, et sur ses principaux axes, le conférencier est persuadé que les textes de lois en vigueur ont montré leurs limites et qu'il fallait les actualiser afin de mettre un terme au vide juridique existant. Citant l'exemple de ces jeunes qui ont été condamnés sur de simples dénonciations, M.Ksentini veut en finir avec ces procès expéditifs et ces jugements à sens unique qui discréditent la justice. «Des gens se sont retrouvés derrière les barreaux sur une simple dénonciation. La loi est pourtant très claire, on ne peut pas condamner quelqu'un sans fournir de preuves.» Selon lui, priver quelqu'un de sa liberté pendant 8 ou 10 ans, pour une histoire de drogue, c'est énorme. La peine prononcée ne doit pas être disproportionnée par rapport au délit commis. Prenant la parole, à son tour, Maître Benbraham a insisté, particulièrement, sur la dangerosité de ce fléau qui affecte la société et l'empêche de dormir. Pour elle, l'Algérie est face à un très grave danger qui menace surtout les écoliers. «Nos écoles sont devenues des marchés où l'on s'adonne en toute impunité à la vente de ce produit mortel.» Evoquant les techniques employées, elle n'a pu s'empêcher de citer cette astuce qui consiste à vendre aux enfants des bonbons enrobés de drogue. Pour transporter la drogue d'un endroit à l'autre, les dealers ont trouvé, à l'en croire, une autre astuce, c'est-à-dire glisser le produit interdit dans le cartable d'un écolier sans qu'il ne s'en rende compte et le récupèrent des centaines de mètres après pour déjouer la vigilance des agents de l'ordre. Une expérience pilote a été menée à Constantine. Selon Me Kricout, cette expérience a été très utile parce qu'elle a permis à de nombreux écoliers de s'exprimer sur ce phénomène ravageur et de proposer des solutions pour tenter de le juguler.