En finale, l'Espagne défiera ce soir l'Italie, pour qui elle a le plus grand respect et dont elle se méfie depuis leur première rencontre (1-1). Du bleu et du blanc sur les murs de la salle de presse du stade Valeri Lobanovski de Kiev. Du bleu et du blanc dans les têtes. Tout ramène l'Espagne à l'Italie depuis jeudi soir et la qualification des Transalpins pour la grande finale d'aujourd'hui. Sur la route de son fabuleux et surtout inédit triplé, la Roja va devoir écarter une équipe qu'elle a déjà croisée sur sa route lors de cet Euro-2012. C'était le 10 juin dernier à Gdansk et les deux formations n'étaient pas parvenues à se départager (1-1) au terme d'un match où les champions du monde et d'Europe s'étaient fait bouger et avaient même été menés au score. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts. L'Espagne vogue «tranquillement» vers son troisième titre européen et l'Italie a pris de l'épaisseur, dans la foulée de cette première sortie réussie. Du coup, les Espagnols sont plutôt méfiants, d'autant que cette Italie a mué et bien changé depuis la bataille de Gdansk. «Ils avaient changé de style face à nous. Puis sont revenus à autre chose», a confié Sergio Ramos en conférence de presse, faisant allusion au système à trois défenseurs que Cesare Prandelli a par la suite abandonné pour présenter une ligne de quatre. «Les connaître et les avoir joué nous permet cependant d'apprendre de nos erreurs», a ajouté le défenseur central qui, s'il n'est pas préoccupé de la façon de faire de la Squadra Azzurra, se demande tout de même bien à quelle sauce les Italiens vont tenter de manger l'Espagne. «Ils ont été brillants» Quoi que décide Cesare Prandelli, Cesc Fabregas est conscient de la difficulté de la tâche dévolue à l'Espagne. Cette Italie est une machine impressionnante. «On a vu le match face à l'Allemagne, ils ont été brillants en première période. Notre match face à eux fut très dur. Il sera important de neutraliser leurs deux attaquants.» Qui dit attaquant dit Antonio Cassano, revenu de loin et pour qui Sergio Ramos garde une amitié indéfectible après leur cohabitation au Real Madrid. Et, évidemment, Mario Balotelli, qui a fait tomber la foudre sur les têtes allemandes jeudi soir. «C'est un grand footballeur, juge Fabregas. Il l'a montré hier sur deux actions fantastiques et deux super buts. Il représente clairement une menace, comme Cassano. Il faudra le neutraliser.» Les Espagnols auront du pain sur la planche puisque arrêter Cassano et Balotelli, c'est une chose. Maîtriser l'Italie d'Andrea Pirlo – «un joueur unique» dixit Ramos – en est une autre. «C'est une équipe très forte. Elle défend très bien avec de grands joueurs expérimentés et un gardien, Gigi Buffon qui est un leader naturel, comme Iker Casillas, analyse Cesc Fabregas. Ils savent défendre, attaquer. (...) L'Espagne et l'Italie ont été les équipes les plus régulières du tournoi, elles méritent d'être là.» Aujourd'hui soir, il n'en restera qu'une. Si les Espagnols ont bien envie de réussir ce que personne n'est parvenu à faire jusqu'ici, ils tentent subrepticement de faire baisser la pression d'un cran : «Nous avons déjà marqué l'histoire, assure Cesc. La victoire serait la cerise sur le gâteau.» Une sacrée cerise. Pas loin d'être plus grosse que le gâteau en question.