Le gouvernement français a haussé le ton contre le constructeur PSA Peugeot Citroën, pour qu'il précise le sort réservé à plusieurs de ses usines en France, dont celle d'Aulnay-sous-Bois. Dans une lettre adressée au président du directoire de PSA, Philippe Varin, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, demande que «la direction fasse connaître ses intentions au plus vite et de façon précise». M.Montebourg demande aussi d' «engager sans délai le dialogue social, et d'en faire une arme collective pour affronter vos éventuelles difficultés dans le respect de vos salariés». Pour mieux comprendre la situation réelle de l'entreprise, qui traverse une mauvaise passe, M.Montebourg a nommé un expert gouvernemental. Il «doit permettre au gouvernement, au groupe PSA et aux salariés d'avoir une vision précise de la situation du groupe et des solutions que nous pourrions envisager en fonction de l'état réel de l'entreprise», selon le ministère. Le ministre a aussi promis de présenter «prochainement (...) un plan d'actions pour l'avenir de la filière automobile française». La situation du premier constructeur automobile français est mauvaise. Malgré plusieurs mesures d'économie prises depuis 2009, le départ des salariés, le gel de projets et la vente d'actifs, il n'arrive pas à redresser la barre. Il souffre de la chute des ventes en Europe, son principal marché. PSA va aller encore plus loin, puisque M.Varin a annoncé, lors d'un comité de groupe que «des mesures complémentaires seront nécessaires», selon un syndicaliste. Elles toucheront ses sites de production, mais aussi la recherche de développement. PSA a aussi annoncé la tenue d'un comité d'entreprise extraordinaire avant la fin juillet, qui sera l'occasion d'évoquer l'avenir de l'ensemble de ses sites industriels. PSA n'exclut pas l'hypothèse d'une fermeture pure et simple du site d'Aulnay-sous-Bois, l'un des plus gros employeurs de Seine-Saint-Denis (près de Paris), avec 3300 salariés qui fabriquent la Citroën C3. Les salariés d'Aulnay attendent d'être fixés sur leur sort depuis plus d'un an, avec la révélation, par le syndicat CGT, d'un document de travail interne qui évoquait la fermeture d'Aulnay en 2014.