C'est la première fois qu'un colloque sur l'histoire de l'Algérie rassemble autant de spécialistes, d'historiens et de professeurs. Le Cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie ne suscite pas un intérêt particulier au regard de l'histoire révolutionnaire du pays. Mais quelques initiatives méritent d'être saluées en ces temps où l'Histoire devient le dernier souci des Algériens. Si certains veulent imprimer un caractère folklorique à ce cinquantenaire, d'autres, en revanche, préfèrent colmater la brèche en organisant des débats et autres rencontres thématiques. Et ce n'est certainement pas une soirée de danse qui serait plus utile à la construction d'une société responsable, qu'un débat sur l'Histoire. De ce point de vue, un seul thème du colloque international prévu par le quotidien El Watan du 5 au 7 juillet ne vaut-il pas mieux que toutes les soirées folkloriques organisées au quatre coins du pays? Intitulé «Cinquante ans après l'Indépendance: quel destin pour quelle Algérie», ce colloque a le mérite de s'attaquer aux véritables questions relatives au passé, au présent et à l'avenir de l'Algérie. En effet, c'est la première fois qu'un colloque sur l'Histoire qui rassemble autant de spécialistes, d'historiens et de professeurs d'université aura lieu. Comme l'Histoire a horreur du vide, l'initiative d'El Watan est salutaire. Avec au programme, des sujets très variés, animés par des spécialistes de renom que les autorités n'auront jamais le courage d'aborder. Allant de la conquête coloniale à la naissance de la nation, en passant par la guerre d'indépendance, ce colloque se consacrera également aux mouvements sociaux qui ont secoué l'Algérie post-indépendante avec des communications sur les mouvements islamistes et les évènements du Printemps noir de Kabylie en 2001. Le colloque abordera, en outre, des thèmes économiques et politiques d'actualité. «La corruption politique en Algérie: la dernière ligne de défense du régime autoritaire?», «droits de l'homme et système politique», du 5e panel intitulé «Sur quoi repose l'endurance du régime politique en Algérie?», sont les principaux thèmes politiques prévus par les concepteurs du colloque d'El Watan. Les choix économiques de l'Algérie indépendante seront également évoqués à travers des communications sur les problématiques de l'investissement en Algérie ou encore de la place de la femme dans l'activité économique. L'échec étant flagrant, les intervenants auront à plonger dans les sources des contre-performances de l'économie algérienne. Smaïl Goumeziane, ancien ministre du Commerce, développera le sujet des rendez-vous manqués du développement depuis l'Indépendance. Et les rendez-vous ratés sont nombreux. Les participants au colloque aborderont aussi des questions relatives à l'Université algérienne, à la question de la langue ou encore au système de santé sur les 50 années d'Indépendance. Le colloque sera clôturé par une communication sur le bilan de la colonisation et de l'Indépendance par l'historien Mohamed Harbi.